
EQUIPEMENT DE LABORATOIRE
Un distributeur de réactifs permettant l’intégration de SiLA-2
Le distributeur de réactifs Welljet d’Integra Biosciences prend désormais en charge les commandes API basées sur le protocole de communication standardisé SiLA-2 pour l’automatisation des laboratoires. Cette nouvelle fonctionnalité permettra d’intégrer encore plus facilement le distributeur dans les flux de travail automatisés des laboratoires, les aidant ainsi à améliorer leur productivité et leur reproductibilité. Le protocole de communication ouvert SiLA a été développé par le consortium Standards in Laboratory Automation, une organisation à but non lucratif qui développe des normes pour l’échange, l’intégration, le partage et la recherche d’informations électroniques sur les laboratoires. Sa nouvelle technologie SiLA-2 permet l’intégration transparente d’instruments et de systèmes de laboratoire provenant de différents fabricants, éliminant ainsi les obstacles généralement posés par les systèmes propriétaires – tels que la nécessité d’un développement complexe de logiciels personnalisés – et permettant l’automatisation des laboratoires. La nouvelle fonctionnalité SiLA-2 du Welljet signifie qu’il peut désormais être directement intégré dans un large éventail de flux de travail automatisés basés sur SiLA-2, de la découverte de médicaments au diagnostic clinique. La combinaison de cette technologie avec le distributeur de réactifs permet aux laboratoires de réduire le temps de manipulation et d’augmenter le débit, en apportant plus de standardisation aux processus de laboratoire. Il aide donc les laboratoires à répondre aux exigences croissantes en matière d’efficacité et de reproductibilité, ainsi qu’à assurer la pérennité de leurs opérations grâce à des systèmes d’automatisation évolutifs et connectés.
INFORMATIQUE DE LABORATOIRE
Connecter et sécuriser les données des EBMD des établissements de santé
L’intégration des examens de biologie médicale délocalisée (EBMD) dans les maisons de santé et les EHPAD est devenue une priorité pour améliorer la prise en charge des patients. Cependant, plusieurs obstacles freinent l’installation de ces systèmes, notamment les coûts élevés, les contraintes logistiques et les défis liés à la sécurité des données. C’est dans ce contexte que BYG4lab a développé la solution innovante Ypoc Box. Ypoc Box est conçue pour simplifier la connexion des instruments d’EBMD dans les établissements de santé non reliés aux SIL de biologie médicale. Grâce à son installation plug and play, le boîtier peut être facilement branché et connecté aux instruments en USB, Bluetooth ou prises réseaux suivant leurs capacités, sans nécessiter l’intervention d’un technicien, pour une installation plus rapide. Toutes les données sont chiffrées de bout en bout, et seul le serveur Ypoc est capable de les déchiffrer. La communication avec le serveur se fait via un flux HTTPS sécurisé. De plus, ce système est capable de se mettre à jour de manière autonome, détectant et installant automatiquement les nouvelles versions sans intervention humaine, garantissant un système sécurisé en permanence. Elle est conçue pour assurer la continuité de service en toutes circonstances. En cas de panne de serveur, le système est capable de continuer à acquitter et stocker les résultats provenant de l’instrument et renvoyer les données quand le serveur est de nouveau disponible.
INFORMATIQUE DE LABORATOIRE
Middleware optimisé pour les plateaux techniques analytiques
Clarisys continue d’innover avec la sortie de la version 9 de son middleware MCA. Conçu pour optimiser la gestion des flux analytiques, il intègre aujourd’hui de nouvelles fonctionnalités visant à améliorer l’efficience, la traçabilité et l’ergonomie au quotidien. Cette nouvelle version est déployée progressivement auprès des laboratoires partenaires depuis janvier 2025. Grâce à une architecture configurable et multi-Selas, cette nouvelle version s’adapte aux besoins spécifiques des groupes de laboratoires et des plateaux techniques spécialisés nationaux, pour une interopérabilité fluide et sécurisée des flux de données. Clarisys a mis l’accent sur une interface repensée, présentée au congrès de la RICAI en décembre 2024 pour son middleware dédié bactériologie Bac’Express. L’ergonomie a été totalement revue afin d’offrir aux utilisateurs un environnement plus intuitif et plus fluide, réduisant ainsi le temps d’exécution des tâches quotidiennes. Autre évolution majeure : sa capacité à centraliser et historiser des données complémentaires. Le système apporte une visualisation des antériorités sur une période de 12 mois pour la partie antibiogramme ciblé. En complément, ce middleware intègre de nouveaux outils de validation automatique et d’aide à la décision. Ces fonctionnalités permettent d’accélérer le processus de validation tout en garantissant un haut niveau de précision et de fiabilité des résultats, allégeant la charge de travail et optimisant la gestion des flux d’analyses. Dans un contexte où la sécurité des données est primordiale, Clarisys a renforcé son engagement en matière de conformité réglementaire et de protection des informations de santé : la société a ainsi obtenu la certification ISO 27001 HDS, qui garantit que cette nouvelle version répond aux exigences les plus strictes en matière de gestion et de sécurisation des données.
INFORMATIQUE DE LABORATOIRE
Module d’optimisation du préanalytique intégré au SIL
Face aux défis croissants des LBM en matière d’automatisation, de traçabilité et d’optimisation des coûts, Clarisys innove avec PRiSM (Pre-analytical Integration for Sample Management), une solution avancée qui digitalise et sécurise l’ensemble du processus préanalytique. Intégré à Clarilab, le SIL de Clarisys, PRiSM améliore la gestion des échantillons en assurant une fluidité et une sécurité optimales dès le prélèvement. Cette digitalisation complète permet aux laboratoires de réduire les erreurs, d’optimiser l’efficience et de garantir une conformité stricte aux protocoles. La phase préanalytique est le maillon critique du parcours patient, et c’est aussi la principale source de non-conformités. Avec PRiSM, la société souhaite répondre à cet enjeu par : • une traçabilité en temps réel : chaque prélèvement est identifié et suivi tout au long du processus grâce à l’intégration d’un étiquetage intelligent qu’il soit généré par Clarilab ou issus d’une solution pré-code barrés. • un contrôle renforcé de l’identitovigilance : vérification systématique des données patients et rapprochement fiable avec la prescription initiale. • une gestion optimisée des prélèvements : l’interface intuitive et ergonomique garantit une prise en charge efficace du patient et l’application des protocoles adaptés en terme de types et nombre d’échantillons. Le préleveur est guidé à chaque étape du prélèvement, pour optimiser la traçabilité et la conformité. Ce nouveau module expert connecte tous les acteurs du LBM en temps réel : • Mise à jour instantanée des données préleveurs, techniciens et biologistes avec le SIL. • Suivi dynamique des échantillons, du prélèvement à l’analyse. • Rationalisation des tâches, avec une réduction drastique des manipulations redondantes. La mise en production de ce module avec la suite solution de la société se traduit par des améliorations tangibles dans l’organisation des laboratoires : • Réduction des erreurs préanalytiques : double vérification et modification éventuelle des tests relatifs à l’ordonnance directement en salle de prélèvement, diminution des risques d’identification erronée et d’étiquetage incorrect. • Suivi complet du dossier et échantillons patient : de l’enregistrement du dossier jusqu’au rendu des résultats. • Diminution des coûts inhérents aux non-conformités : respect rigoureux des protocoles grâce à des contrôles automatisés (plan de prélèvement, questions cliniques, etc.). • Efficacité accrue : process rationalisés et gain de temps significatif pour les équipes. • Expérience patient optimisée : un parcours plus fluide et une prise en charge optimisée.

Bio-Rad s’offre la PCR nouvelle génération de Stilla Technologies
Née à Polytechnique, la technologie de Stilla va permettre à Bio-Rad de proposer des analyses génétiques en une journée.

Stilla Technologies – Nio™ family
Bio-Rad Laboratories, Inc., un des leaders mondiaux dans le domaine de la recherche en sciences de la vie et des produits de diagnostic clinique, a signé une offre ferme d’achat de toutes les participations dans Stilla Technologies pour un montant maximum de 275 millions de dollars. L’acquisition, aidée par le fonds français de capital-risque Kurma Partners, devrait être finalisée d’ici la fin du troisième trimestre 2025. L’opération complète le portefeuille de PCR numérique existant de Bio-Rad et accélère le développement de solutions de PCR numérique de nouvelle génération. « Les solutions de PCR numérique de nouvelle génération de Stilla constituent un ajout convaincant et complémentaire au portefeuille de PCR numérique de Bio-Rad, le meilleur de sa catégorie », a déclaré Norman Schwartz, PDG de Bio-Rad Laboratories. « Une fois finalisée, l’acquisition soutiendra notre stratégie d’expansion de nos activités dans la recherche appliquée et le diagnostic clinique où les clients attendent un plus haut degré d’automatisation et de capacité de traitement. » Jim Barry, vice-président exécutif et président du groupe Sciences de la vie de Bio-Rad, a ajouté : « Avec le lancement prévu du système QX Continuum™ de Bio-Rad, la plateforme Stilla nous permettra de proposer la gamme complète des applications de PCR numérique et nous aidera à répondre aux besoins évolutifs des clients en matière de recherche génomique et de sciences appliquées. »

Rémi Dangla, Stilla Technologies
Stilla, une start-up née à Polytechnique
Créée en 2013 au sein de l’École Polytechnique, Stilla Technologies développe des solutions de PCR digitale de haute précision pour la recherche en biologie et le diagnostic in vitro. Son système Nio® intègre instruments, cartouches microfluidiques, réactifs et logiciels avancés, s’appuyant sur la technologie Crystal Digital PCR™ développée à l’École Polytechnique. Il permet une analyse ultra-sensible et multiplexée des biomarqueurs génétiques et facilite ainsi le développement d’une large gamme de tests génétiques et de tests moléculaires dans de multiples applications, notamment la biopsie liquide pour le diagnostic oncologique, la thérapie cellulaire et génique, les tests de transplantation d’organes, les maladies infectieuses et les tests alimentaires et environnementaux. Les capacités de cette solution permettent aux biologistes d’utiliser des outils en haute résolution, et aux chercheurs d’extraire des données génomiques relativement précises. En effet, cette technologie est capable d’analyser plusieurs dizaines de biomarqueurs en même temps, afin de réduire l’analyse génétique à une journée au lieu d’une semaine habituellement. Lors de sa dernière levée de fonds en février 2024, Stilla Technologies avait prévu d’atteindre la rentabilité dès 2025. Rémi Dangla, co-fondateur et PDG de Stilla Technologies, a déclaré : « Nous sommes ravis de rejoindre Bio-Rad, un leader dans le domaine de la PCR numérique. Grâce à la passion de Stilla pour le développement de produits et à la vaste expertise de Bio-Rad dans le domaine des sciences de la vie, à son excellence opérationnelle et à sa portée mondiale, nous pouvons ensemble apporter une valeur substantielle au travail des clients de la recherche appliquée et de l’industrie biopharmaceutique dans le monde entier. » Implantée en France, à Boston, au Japon et en Chine, Stilla devrait ainsi développer son activité aux États-Unis, même si la conception et la production sont actuellement françaises.
Superbranche lève 13 M€ pour son traitement-diagnostic 2-en-1
La start-up strasbourgeoise Superbranche, pionnière en développement et fabrication de nanoparticules superparamagnétiques, a clôturé un nouveau tour de table stratégique de 13 millions d’euros, auprès de Bpifrance dans le cadre de France 2030, de Capital Grand Est, et d’autres investisseurs privés. Ce financement lui permettra de poursuivre son développement, notamment par la construction d’un démonstrateur industriel fabriquant ses nanoparticules (nommées Superspio®) au grade pharmaceutique et obtenir leur validation sur des modèles appropriés de cancer, afin d’accélérer l’entrée future en essais cliniques chez le patient.
Couverte par le dispositif de protection du potentiel scientifique et technologique de la Nation (PPST), la biotech confirme ainsi son rôle d’acteur de premier plan dans les nanotechnologies médicales.
2-en-1 : un traitement théranostique
En intégrant les dimensions de diagnostic et de thérapie dans une seule et même plateforme, l’entreprise ne se contente pas seulement de repousser les limites actuelles de la médecine, elle pose également les bases d’une nouvelle approche pour la prise en charge des cancers.
En effet, la réelle force de la société est d’avoir conceptualisé un médicament deux en un, dit théranostique, permettant avec la même injection le diagnostic du cancer par imagerie magnétique et le traitement par un échauffement focalisé des cellules cancéreuses. Ceci devrait améliorer grandement l’efficacité de la prise en charge ainsi que le confort du patient.
Ces nanoparticules d’oxyde de fer disposent en effet de propriétés magnétiques dites superparamagnétiques permettant, sous l’effet d’un champ magnétique, d’échauffer les cellules tumorales ciblées tout en réduisant les effets sur les cellules saines environnantes. C’est ce que l’on appelle l’hyperthermie magnétique focalisée. Le confort du patient est amélioré car les effets indésirables sont fortement réduits. Par ailleurs, les nanoparticules Superspio® permettent un suivi de la thérapie par imagerie non-invasive telle que l’IRM.
Les fonds levés serviront deux objectifs majeurs :
• la construction d’une usine pilote à Sélestat (centre Alsace) pour la production de nanoparticules théranostiques de grade clinique (GMP), au printemps 2025. La production des premiers lots GMP permettra le lancement des essais cliniques chez l’humain.
• la poursuite de travaux de R&D précliniques et la conduite d’essais précliniques réglementaires nécessaires pour accélérer la future entrée en phase clinique dans une première indication de cancer solide difficile à traiter. Par ailleurs, sa plateforme technologique de rupture permettra à l’entreprise d’élargir le champ des applications en cancérologie mais également dans d’autres domaines.
PROFESSION
Ratios soignants-patients : une victoire pour la sécurité des soins
Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI) s’est félicité de la publication de la loi n° 2025-74 du 29 janvier 2025, qui instaure enfin un nombre minimum de soignants par patient hospitalisé. Cette avancée majeure est le fruit de plusieurs années de mobilisation auprès des parlementaires pour faire reconnaître une évidence : soigner dignement ne peut se faire sans des effectifs adaptés.
Adopté à l’unanimité au Sénat en 2023, la proposition de loi du sénateur Bernard Jomier a été enfin votée à la quasi-unanimité (moins 3 contre) de l’Assemblée Nationale. « Investir dans les ratios de patients par infirmière, c’est investir dans la vie » précise Thierry Amouroux, le porte parole du SNPI.
En imposant des ratios sécurisés, cette loi répond à une urgence vitale. Jusqu’ici, les infirmières françaises devaient gérer deux fois plus de patients que dans les standards internationaux, compromettant la qualité des soins et augmentant le risque d’erreurs médicales. Chaque patient supplémentaire accroît de 7 % le risque de mortalité, comme l’ont démontré de nombreuses études. Une autre étude publiée dans The Lancet montre qu’en passant de 10 à 6 patients par infirmière, les chances de survie augmentent de 20 %.
Au-delà des patients, ce texte envoie un message fort aux soignants, épuisés et désabusés. Depuis dix ans, 180 000 infirmiers ont quitté la profession faute de conditions de travail compatibles avec leur engagement. En Californie ou en Australie, des politiques similaires ont démontré qu’instaurer des ratios permet de fidéliser les équipes et de faire revenir les professionnels.
Désormais, il faut aller plus loin
La HAS doit maintenant disposer des moyens nécessaires pour évaluer et accompagner la mise en œuvre de cette loi dans les établissements de santé. Sans moyens concrets, ce texte resterait une déclaration d’intention. L’enjeu est simple : garantir que chaque hôpital applique réellement ces ratios et que les soignants voient enfin un changement tangible sur le terrain.
Le SNPI restera attentif à l’application stricte de cette loi et à l’évolution des moyens accordés à la HAS pour en assurer le suivi. Cette avancée législative doit marquer un tournant pour l’hôpital public et l’ensemble des soignants.
L’expérience de la Californie, de l’Australie ou encore de la Corée du Sud a prouvé que réduire la charge de travail des soignants sauve des vies et stabilise le système de santé. Nous appelons le gouvernement à joindre les actes à la parole : il ne suffit pas d’écrire la loi, il faut lui donner les moyens de transformer enfin la réalité des soins en France.
Syndicat National des Professionnels Infirmiers, SNPI
Syndicat National des Professionnels Infirmiers, SNPI
L’institut Pasteur lance son grand plan stratégique “Pasteur 2030”
L’Institut Pasteur souhaite renforcer son rôle de premier institut au monde dans la recherche sur le vivant, contre les maladies infectieuses et pour la santé des populations. Pour ce faire, et sous la direction de Yasmine Belkaid, directrice générale, et en coordination avec tous ses collaborateurs, l’Institut a élaboré un plan stratégique ambitieux pour l’horizon 2030, «Pasteur 2030» pour relever les grands défis scientifiques et sanitaires des prochaines années. Face aux nombreux risques pour la santé humaine, tels que les maladies infectieuses, l’antibiorésistance, le vieillissement, le changement climatique, les maladies inflammatoires chroniques, les cancers, qui touchent de plus en plus les jeunes, ou encore les maladies neurodégénératives, l’Institut Pasteur souhaite renforcer son rôle de premier organisme de recherche au monde dans la compréhension et la lutte contre ces maladies d’ici à 2030.
Une ambition et trois objectifs
1. Faire progresser sa compréhension des maladies infectieuses, de leur rôle dans le développement d’autres affections et des réactions qu’elles provoquent chez l’être humain, en étudiant (i) les maladies infectieuses endémiques et l’antibiorésistance, (ii) le risque infectieux à potentiel pandémique, notamment dans le contexte du réchauffement climatique, (iii) les causes des maladies complexes non-transmissibles et inflammatoires (iv) les réponses humaines spécifiques aux maladies en fonction de l’âge, du sexe et du contexte biologique.
2. Trouver les solutions pour combattre ces maladies, en (i) découvrant des tests, des vaccins et des traitements efficaces contre ces dernières, (ii) surveillant les pathogènes les plus virulents en circulation pour prévenir, voire contrôler les épidémies et (iii) dépistant et traitant les malades en France (grâce à son centre médical) et dans le monde (avec le Pasteur Network).
3. Partager ses connaissances et défendre ses valeurs au sein de la société, en (i) formant les futures générations de scientifiques, (ii) défendant le rôle de la science face aux attaques dont elle fait l’objet, et (iii) promouvant une vision humaniste, inclusive et responsable du monde.
4 priorités scientifiques
Priorité 1. Menaces infectieuses – Lutter contre les maladies infectieuses et la résistance aux antibiotiques et autres agents antimicrobiens
Priorité 2. Transitions environnementales et santé – Comprendre l’impact des changements climatiques et des transitions écologiques sur la santé et les maladies
Priorité 3. Genèse des maladies – Étudier les mécanismes sous-jacents des maladies non transmissibles et de l’inflammation
Priorité 4. Santé et maladie aux âges extrêmes de la vie – Explorer la physiologie et les réponses immunitaires aux stades clés de la vie, notamment ceux du développement précoce (en se concentrant sur la relation mère-enfant) et du vieillissement.
Quand l’antibiorésistance renforce l’agressivité des bactéries

Observation au microscope électronique à transmission de vésicules émises par la bactérie Pseudomonas aeruginosa produisant CprA. Image obtenue par coloration négative. © A. Goman et P. Branchu
Chez certaines bactéries, comme P. aeruginosa, une protéine particulière, CprA, contribue à la résistance à la colistine – un antibiotique de dernier recours – ainsi qu’aux peptides antimicrobiens. Elle est codée par le gène cprA, présent chez toutes les souches de P. aeruginosa et son expression est induite en présence de colistine.
Quand il s’exprime, le gène cprA entraîne la production de vésicules provenant de la membrane externe de la bactérie. Ces vésicules, de minuscules bulles projetées depuis la bactérie, agissent comme de véritables armes biologiques. Elles perturbent le processus de nettoyage des cellules endommagées et de destruction des agents infectieux : l’autophagie. Ainsi, les vésicules permettent à la bactérie de mieux se protéger et de causer des infections plus graves. Elles entraînent aussi une réponse inflammatoire excessive, aggravant les dégâts causés par l’infection.
Une nouvelle étude, fruit d’une collaboration scientifique franco-japonaise, révèle que la dangerosité de ces vésicules réside dans leur composition particulière. L’expression du gène cprA va permettre à la bactérie de modifier les lipides de la membrane bactérienne, conférant aux vésicules qui en sont projetées des propriétés hautement toxiques. Des expériences ont démontré que CprA est essentielle à la virulence de P. aeruginosa. D’ailleurs, une version de la bactérie modifiée KO pour CprA s’est révélée bien moins agressive.
Or, des mécanismes similaires ont été observés par les chercheurs chez d’autres bactéries pathogènes, tel avec la protéine HlyF chez certaines souches très pathogènes de E. coli, ou avec des versions similaires de ces protéines chez Y. pestis (responsable de la peste) et R. solanacearum (responsable d’une maladie redoutable pour certaines cultures).
Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques prometteuses pour lutter contre des bactéries pathogènes pour l’homme, mais aussi les animaux et les plantes. L’identification de cette nouvelle famille de facteurs de virulence chez cette famille de bactéries Gram-négatives a mis en lumière de potentielles cibles pour de nouveaux traitements contournant les mécanismes de résistance aux antibiotiques.
GOMAN A et al., Uncovering a new family of conserved virulence factors that promote the production of host-damaging outer membrane vesicles in gram-negative bacteria, Journal of extracellular vesicles, 2025, 14:e270032, doi: 10.1002/jev2.70032
Un marqueur biologique pour le diagnostic de maladie à corps de Lewy
La maladie à corps de Lewy est caractérisée par des dépôts anormaux d’une protéine, la synucléine. Il n’existe actuellement pas encore de marqueur diagnostic fiable en pratique clinique. L’approche par Real-Time Quacking Induced Conversion (RT-QuIC) réalisée sur le liquide cérébro-spinal peut répondre à ce besoin et va faire l’objet d’un projet de recherche financé pendant un an par la Fondation Recherche Alzheimer.
Trois centres cliniques (CHU Lyon, Montpellier et Strasbourg) se sont associés pour mettre en œuvre cette approche comme outil de diagnostic. Avant d’utiliser cette analyse en routine, il est essentiel de valider la méthode analytiquement. Cette initiative commune comportera l’harmonisation des procédures, le partage des réactifs (protéines standards et recombinantes) et des comparaisons inter-laboratoires. La validation clinique sera effectuée sur des échantillons déjà disponibles pour confirmer les performances diagnostiques.
Les négligées
Enquête au cœur du business de la santé des femmes
«At the end of the day, it’s all about money » disait Gary Kasparov. L’argent dirige tout, et le domaine de la santé n’y échappe pas. La santé des femmes en particulier.
Longtemps négligée et gangrénée par les inégalités de genre, elle suscite un intérêt accru ces dernières années.
Pour le meilleur comme pour le pire. Applications numériques pour le suivi du cycle menstruel, traitements contre l’endométriose, yoga hormonal ou cérémonies du féminin sacré, les offres fleurissent autour du bien-être et de la santé des femmes, favorisant l’expansion d’un écosystème lucratif. Un nouvel eden pour les investisseurs ?
Alliant témoignages de patientes, de soignants ou d’entrepreneurs, et données chiffrées, cette enquête choc entend réveiller les consciences autour de la prise en charge de la santé féminine et offrir un état des lieux des avancées et des dérives que représente ce nouveau marché.
Marie-Morgane Le Moël (nièce de la regrettée Gisèle Le Moël) est journaliste à l’Agence France Presse, chargée de la rubrique «Industrie pharmaceutique». En 2022, elle publie chez Autrement son premier ouvrage à destination du grand public, La Petite Histoire des grands médicaments.
Solenne Le Hen est journaliste Santé à France Info radio. Elle a reçu le prix du reportage Radio France 2020 pour son reportage Vie et mort à l’hôpital Bichat.
Les négligées – Marie-Morgane LE MOEL, Solenne LE HEN – Edition Harpercollins – ISBN : 1033915149 – 19 € – 250 pages
Changement de dates : Congrès SFTS du 11 au 12 décembre 2025
Le Congrès 2025 de la Société Francophone de Transfusion Sanguine (SFTS), prévu initialement les 16 et 17 octobre prochains au Square à Bruxelles, a été obligé de changer ses dates.
En effet, la Commission Européenne a choisi de se réunir aux mêmes dates et dans le même lieu. Cette situation a entraîné l’annulation de tous les autres événements qui devaient se dérouler à ces dates, y compris le congrès de la SFTS.
Le congrès de la SFTS est donc déplacé du 11 au 12 décembre 2025. Il ne change pas de lieu et se déroulera bien au Square à Bruxelles.
MANIFESTATIONS
2025
– 11-14 mars – CIM 2025 – LYON – www.cim-metrology.org/en/
– 13-15 mars – 29es Journées du Collège des Histologistes, Embryologistes et Cytogénéticiens (CHEC), 106e Congrès de l’AM et 113es Journées du CMFPA – NANCY – https://my.alphavisa.com/emails/cm6gaegx0000002lg7bvi36wb
– 20-21 mars – SFIL 2025 – LA ROCHELLE – https://www.sfil.asso.fr/congres
– 24-27 mars – SFTA 2025 – CHAMONIX – https://chamonix2025.sfta.org/
– 25-27 mars – Forum Labo – PARIS – https://www.forumlabo.com/paris/fr-fr.html
– 2-4 avril – 45e Congrès de la Société Française d’Hématologie (SFH) 2025 – PARIS – https://sfh.hematologie.net/
– 14-15 mai – BIOMED J 2025 – PARIS – https://www.congres-biomedj.fr/
– 20-22 mai – SantExpo 2025 – PARIS – https://www.santexpo.com/
– 4-6 juin – Urgences 2025 – PARIS – https://urgences-lecongres.org/
– 4-6 juin – IHF 2025 – 65es Journées d’Études et de Formation – LYON – https://www.journees-ihf.com/
– 1er-3 octobre – Congrès de la Société Française de Thrombose et d’Hémostase (SFTH) 2025 – LYON – https://www.congres-hemostase.com/
– 8-10 octobre – JFBM 2025 – CANNES-MANDELIEU – https://jfbm.fr/index.php
– 3-5 décembre – Paris Santé Femmes – PARIS – https://paris-sante-femmes.fr
– 11-12 décembre – SFTS 2025 – BRUXELLES – https://www.sfts.asso.fr/congres/bienvenue
– mi décembre – 44e Réunion Interdisciplinaire de Chimiothérapie Anti-Infectieuse (RICAI) 2025 – PARIS – https://www.ricai.fr/
Retrouvez dans Spectra Diagnostic N°37 :
BIOTECHNOLOGIES
Une année difficile attend les sociétés de biotechnologies françaises
Lucie GHERBEZZA, Yi-Jung LO, Jude OUEDRAOGO, Natan-David LEVY, Arsia AMIR-ASLANI
BOURSE & BIOTECHS
Le secteur pharmaceutique européen en bourse : défis et enjeux
Phoung Duy TO, Jude OUEDRAOGO, Philippe LE, Arsia AMIR-ASLANI
TECHNOLOGIES APPLIQUÉES
La prescription numérique de biologie en environnement hospitalier
Thierry DIEUDONNE
TECHNOLOGIES APPLIQUÉES
Les systèmes d’information pour laboratoires de biologie médicale en 2025
LABORATOIRE PRATIQUE
Intérêt du dosage du magnésium ionisé en biologie médicale
Guillaume GRZYCH