MICROBIOLOGIE
Panel PCR de 16 pathogènes gastro-intestinaux
Après l’évolution de son test NxTAG Respiratory Pathogen Panel incluant une 23e cible, le SARS CoV-2, Luminex, une société de DiaSorin, étend son offre avec le lancement de son nouveau test NxTAG Gastrointestinal Pathogen Panel, marqué CE, pour la détection et l’identification de 16 pathogènes dans un même puits par une réaction PCR avec hybridation sur microbilles.
Le test NxTAG GPP est validé sur selles fraîches ou prélevées sur milieu Cary-blair provenant d’individus présentant des symptômes de gastroentérite et diarrhée infectieuse.
Ce kit est conçu pour fonctionner sur le système Magpix de Luminex après avoir extrait et amplifié les échantillons sur les plateformes existantes. Il vient compléter le test déjà existant NxTAG RPP+Cov2 ; ces 2 panels syndromiques peuvent être testés en parallèle sur une même plaque.
PUBLI-PRODUIT
Test direct à l’antiglobuline entièrement automatisé
Le test direct à l’antiglobuline (TDA), appelé également Test de Coombs direct, permet de mettre en évidence des anticorps ou des composants du complément fixés in vivo sur la surface des hématies du patient. Ce test est utilisé pour les investigations lors de réactions transfusionnelles, notamment pour diagnostiquer une anémie hémolytique auto-immune ou dépister une maladie hémolytique du nouveau-né.
Le nouveau test direct à l’antiglobuline C3d automatisé d’Immucor, disponible sur Echo Lumena®/Echo® (v2.0) et NEO Iris®/NEO® (v2.0), permet d’harmoniser le flux de travail du laboratoire avec un test entièrement automatisé. Les instruments d’Immucor permettent de configurer un profil de test pour effectuer le TDA IgG et C3d en même temps avec un délai d’exécution rapide.
Ce test entièrement automatisé apporte une facilité d’utilisation, des résultats reproductibles et une subjectivité réduite comparé au test en méthode manuelle.
VIROLOGIE
Deux tests de quantification des anticorps anti-SARS-CoV-2
Euroimmun, entreprise du groupe PerkinElmer, lance deux tests marqués CE : l’Anti-SARS-CoV-2 RBD ChLIA (IgG) et l’Anti-SARS-CoV-2 Omicron ELISA (IgG). Les deux tests permettent la détection des anticorps IgG formés contre le SARS-CoV-2 et sont disponibles en premier lieu pour les laboratoires des pays qui acceptent le marquage CE.
La recherche montre que les réponses immunitaires à l’infection par le SARS-CoV-2, qui sont principalement mesurées par les titres d’anticorps neutralisants, peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre. Comprendre comment les taux d’anticorps diminuent avec le temps chez certains individus et certaines populations pourrait aider à répondre à des questions épidémiologiques, cliniques et virologiques cruciales, notamment celles qui conduisent à limiter la transmission du virus et à poursuivre le développement de vaccins et de solutions thérapeutiques contre la Covid-19.
L’Anti-SARS-CoV-2 RBD ChLIA (IgG) permet la mesure quantitative des anticorps IgG formés contre le domaine de liaison du récepteur (RBD) du virus. Ce faisant, il offre la possibilité de convertir la concentration d’anticorps déterminée en unités standardisées (BAU/mL). Ce test est adapté à la détermination des réponses en anticorps IgG après une infection ou après une vaccination avec un vaccin basé sur la protéine spike du virus. La société propose également les systèmes random access IDS-i10 et IDS-iSYS Multi-Discipline Automated System qui permettent le traitement automatisé des tests immunologiques par chimiluminescence comme celui-ci.
« Il n’existe actuellement aucune corrélation sérologique uniforme permettant de déterminer si le système immunitaire d’une personne est capable ou non de se défendre efficacement contre le SARS-CoV-2 », a expliqué le Dr Wolfgang Schlumberger, PDG d’Euroimmun. « C’est pourquoi la poursuite des recherches sur l’immunité humorale et la réponse de l’organisme à des agents pathogènes comme le SARS-CoV-2 reste importante. »
Concernant le nouveau test Anti-SARS-CoV-2 Omicron ELISA (IgG), Omicron restant le variant dominant du SARS-CoV-2 dans de nombreux pays du monde, ce test est basé sur la sous-unité S1 recombinante de la protéine spike de ce variant et peut être utilisé pour quantifier les anticorps IgG formés contre le virus.
Le portefeuille de tests diagnostiques Covid-19 de l’entreprise comprend également deux tests PCR en temps réel, un test Elisa antigénique pour le diagnostic aigu, ainsi que plusieurs tests sérologiques pour la détection différenciée d’anticorps (IgA, IgM, IgG) contre les antigènes du SARS-CoV-2. En outre, la société propose un Interferon-gamma Release Assay (IGRA) pour déterminer l’activité des cellules T réactives au SARS-CoV-2.
VIROLOGIE
Tests rapides et ultrasensibles de détection du SARS-CoV2
Deux nouveaux tests permettant la détection rapide du SARS-CoV-2 par RT-qPCR sont commercialisés par le Laboratoire OBO.
Le premier (Osantys SARS-CoV-2 RT-qPCR Kit) permet une détection directement sur des prélèvements nasopharyngés (ou oropharyngés) sans passer par une extraction d’acides nucléiques ou de travailler simultanément sur des prélèvements nasopharyngés et salivaires après extraction d’acides nucléiques.
Le deuxième (Osantys SARS-CoV-2 DUO RT-qPCR Kit) permet une détection standardisée directement à partir d’un lysat cellulaire (10 minutes de préparation) quelle que soit la nature du prélèvement (naso-, oro-pharyngé ou salivaire).
Ces tests multiplex sont simples d’utilisation, flexibles (sur tous types d’appareils qPCR), rapides (amplification en moins d’une heure), sensibles (10 GEC/rxn) et permettent la détection de tous les variants connus : alpha, bêta, gamma, delta, epsilon et omicron (incluant le BA4 et BA5).
Un test de détection des HPV à haut risque
Le nouveau test Osantys 15 HR-HPV qPCR KIT permet la détection multiplex qualitative de 15 types de papillomavirus humains à haut risque (HR) cancérogène par PCR en temps réel à partir des prélèvements génitaux (cervical, vaginal, vulvaire, urétral, anal) et urinaires purifiés.
Le test identifie spécifiquement les génotypes 16, 18 et 45, deux groupes de génotypes – G1 (31, 33, 52, 58) et G2 (35, 39, 51, 56, 59, 66, 68, 82) – et emploie un contrôle interne cellulaire. Grâce au groupe G1 et aux génotypages HPV16, HPV18 et HPV45, le test couvre tous les génotypes HPV-HR inclus dans le vaccin HPV nonavalent (Gardasil 9) et offre une évaluation supplémentaire des risques liés aux génotypes du groupe G2 non inclus dans le vaccin. Les génotypages HPV16, 18 et 45 permettent une prise en charge rapide (colposcopie) en cas de cytologie cervico-utérine normale.
Keensight Capital va booster BYG4lab pour accélérer son développement international
Keensight Capital, l’un des principaux fonds de capital-investissement dédiés aux investissements paneuropéens de Growth Buyout, a acquis une participation majoritaire dans BYG4lab, l’éditeur indépendant de logiciels de data management pour les LBM. Keensight Capital investira aux côtés de l’équipe de direction et d’IRDI Capital Investissement.
Fondée en 1982 et basée en France, BYG4lab développe des logiciels destinés à améliorer les performances des laboratoires, en offrant un certain nombre d’avantages clés : optimisation de la gestion des flux, intégration des instruments plus efficace, gestion de la configuration des méga-laboratoires, conception de tableaux de bord personnalisés, maximisation de la validation automatique et gestion du contrôle qualité. La société s’adresse à la fois aux laboratoires centraux et décentralisés, ainsi qu’à toutes les disciplines du domaine de la biologie médicale et dessert plus de 4 500 laboratoires individuels, dont certains des principaux acteurs européens.
BYG4lab propose une des offres les plus complètes du marché, pour tous les segments d’activités des laboratoires, et permet de connecter tout type d’appareil de diagnostic. Ses services couvrent l’ensemble de la chaîne logicielle, allant de la vente et l’installation des licences, à la maintenance et aux SAV.
Depuis son acquisition par Cyril Verhille en 2012, avec le soutien financier d’IRDI Capital Investissement, la société a connu un développement important. Elle est aujourd’hui composée d’une équipe de près de 100 employés, dont environ 40 % travaillent en R&D. Elle affiche une croissance annuelle à deux chiffres de ses ventes et bénéficie d’une solide réputation auprès de ses clients.
La Société bénéficie d’un modèle économique éprouvé sur un marché attractif, qui est voué à connaître une croissance continue. Keensight Capital soutiendra l’équipe de direction de BYG4lab dans son ambition de devenir le leader mondial des logiciels de data management pour les laboratoires, en s’étendant à de nouvelles zones stratégiques en Europe et en Amérique du Nord, en s’attaquant à d’autres secteurs d’activité, et en diversifiant davantage son offre et son réseau grâce au développement de nouveaux produits et partenariats. Ces leviers de création de valeur seront adressés de manière organique et par acquisitions.
« Au cours des 10 dernières années, BYG4lab est devenu un acteur de premier plan dans son secteur et est maintenant prêt à accélérer sa croissance en diversifiant ses produits et en étendant son rayonnement géographique. L’investissement de Keensight Capital illustre bien cette nouvelle phase de croissance. La double expertise de l’équipe de Keensight, à la fois dans le domaine de la technologie et de la santé, et sa capacité à nous aider pour s’étendre à l’international, seront des atouts considérables pour faire passer l’entreprise au niveau supérieur », a déclaré Cyril Verhille, PDG de BYG4lab.
« Nous avons identifié BYG4lab comme un acteur international de premier plan dans l’écosystème Healthtech, et son positionnement unique sur un marché à fort potentiel en termes de création de valeur nous a grandement impressionné. Nous sommes ravis de nous associer à Cyril et de soutenir son équipe de direction expérimentée dans la prochaine phase de croissance de BYG4lab », a déclaré Gregory Agez, Associé chez Keensight Capital.
BYG4lab
IRDI Capital Investissement
Keensight Capital
Fujirebio acquiert les diagnostics neurodégénératifs d’ADx
Fujirebio Holdings, Inc. (Tokyo, Japon) a acquis ADx NeuroSciences (Gand, Belgique) pour un montant de 40 millions d’euros. Après la conclusion de l’acquisition, ADx NeuroSciences deviendra une filiale à part entière de Fujirebio Europe NV.
ADx NeuroSciences est spécialisée dans la production d’anticorps sur mesure et le développement de tests pour les entreprises pharmaceutiques et de diagnostic in vitro. En tant que membre de Fujirebio, ADx NeuroSciences continuera à servir ses partenaires et clients actuels dans le développement de biomarqueurs diagnostiques et à étendre son portefeuille de biomarqueurs et d’anticorps pour aider à détecter les maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Son portefeuille actuel comprend, en plus de plusieurs anticorps spécifiques phospho-tau pour la mesure dans le plasma, des biomarqueurs ciblant la dégénérescence synaptique et soutenant le pronostic de ces maladies dévastatrices.
Fujirebio combinera le savoir-faire et le portefeuille de biomarqueurs d’ADx NeuroSciences avec sa propre gamme de produits DIV, et avec ses partenariats stratégiques CDMO (contract development and manufacturing) pour offrir des solutions de test pour l’industrie du diagnostic. L’acquisition concentre également un savoir-faire, une expertise et des ressources supplémentaires dans le centre d’excellence Fujirebio Neuro.
« En accueillant ADx NeuroSciences dans le groupe de sociétés Fujirebio, Fujirebio sera en mesure d’étendre ses activités de fourniture d’anticorps et ses offres de développement et de fabrication sous contrat dans le domaine neurodégénératif à nos partenaires à l’échelle mondiale », a déclaré Goki Ishikawa, président et chef de la direction de Fujirebio Holdings, Inc. « Fujirebio s’est engagée à investir dans le développement de kits de diagnostic dans le domaine des maladies neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Nous sommes ravis de collaborer avec l’équipe d’ADx NeuroSciences pour développer le marché mondial des tests de biomarqueurs de la neurodégénérescence. »
« C’est une opportunité unique pour nous d’intégrer complètement la stratégie de plateforme ouverte basée sur les CDMO de Fujirebio de cette manière », a déclaré Koen Dewaele, PDG d’ADx NeuroSciences. « Nos partenaires bénéficieront des synergies entre nos équipes et de la rapidité avec laquelle nous pourrons proposer nos anticorps et nos tests à l’industrie du diagnostic et sur diverses plateformes, le tout sous la marque d’excellence de haute qualité qui a fait la réputation de Fujirebio. »
Conex Santé remporte 2 trophés e.santé !
Avec le COVID Long au cœur de son projet médical
La startup innovante Conex Santé a gagné lors de son pitch le 28 juin dernier, 2 trophées à l’université de la e-santé de Castres, parmi plus de 120 candidatures nationales et internationales !
La récompense du cas d’usage COVID Long illustre la qualité et l’utilité de ce projet médical innovant qui améliore les conditions de travail des soignants, pour améliorer l’accès et la qualité des soins des patients.
« Nous remercions aussi tous nos partenaires, professionnels de santé associés et engagés dans ce cas d’usage Covid (ARS, GHT, ELSAN,CPTS…). La dynamique de Conex Santé s’accélère dans toute la France et je tiens à remercier toute mon équipe pour son engagement sur le terrain aux côté des professionnels de santé ! » a déclaré Patrice Ancillon, Président de la startup.
Quant au trophée des internautes, remporté grâce aux votes en ligne de la communauté des professionnels de santé, il démontre l’engagement et la satisfaction de ces derniers à utiliser la Conex Santé. La Covid-19 concerne aujourd’hui 1 million de patients en France et tous les acteurs du réseau médical, laboratoires, CPTS, professionnel(le)s de santé et infirmier(e)s sont impliqués dans ce parcours de soins.
« Nous sommes convaincus que ce projet de santé est une opportunité pour les biologistes afin de le porter au sein de leur territoire en partenariat avec leurs réseaux de professionnels de santé (CPTS, EDS, ESMS…). Nous serions ravis d’en discuter avec les biologistes concernés » a ajouté Olivier Hage, Directeur Marketing, Conex Santé.
Osantys, l’arrivée d’un nouvel acteur du diagnostic moléculaire
Une jeune société française, le laboratoire OBO, se spécialise dans le domaine de la biologie moléculaire appliquée au diagnostic médical. Elle développe, produit et commercialise sous son nom de marque Osantys des tests de diagnostic moléculaire in vitro au service de la santé humaine. Elle propose des solutions de PCR en temps réel aux laboratoires de biologie médicale en France et à l’international dans le domaine de l’infectiologie et de l’oncologie.
De par l’histoire forte des associés fondateurs avec le monde de la biologie médicale, Jean-Louis Oger et Olivier Bausset, biologistes médicaux, le laboratoire OBO bénéficie d’une très grande expérience et connaissance des besoins de ses clients. Installé dans le sud de la France, le laboratoire OBO propose actuellement deux kits en RT-qPCR Covid, un test en qPCR HPV. En 2023 un test qPCR IST s’ajoutera à la gamme de la société.
Deigma et Roche associés pour une solution de prescription connectée à domicile
Roche Diagnostics France et la start-up normande Deigma unissent leurs forces pour proposer une innovante solution de prescription connectée et de traçabilité des prélèvements à domicile.
La solution conçue par Deigma en partenariat avec Roche, co-construite avec les différentes parties prenantes (laboratoires, réseaux d’IDE), est une plateforme numérique interopérable – associée à une application mobile – qui permet de moderniser la prise en charge des prélèvements biologiques réalisés par les IDE à l’extérieur des laboratoires, au domicile des patients par exemple.
Auparavant, quand les LBM devaient attendre d’avoir reçus les prélèvements pour les enregistrer dans leur système d’information, cela provoquait des pics d’activité intense. Avec cette nouvelle solution, les informations relatives au prélèvement (date, identité du préleveur, identité du patient, liste des examens depuis la photo de l’ordonnance…) sont digitalisées par l’IDE et transmises automatiquement et en temps réel aux laboratoires et au middleware Roche.
Cela simplifie ainsi la tâche des IDE qui n’ont plus à renseigner ces informations à la main, et allège significativement la charge administrative du secrétariat des laboratoires. Cela permet également de réduire le délai préanalytique ainsi que le risque d’erreur humaine, de renforcer la fiabilité des informations transmises et une meilleure traçabilité des prélèvements.
L’utilisation se fait en plusieurs étapes :
1/ L’IDE scanne un QR code sur le sachet ou la boîte du prélèvement avec son application mobile pour horodater le prélèvement et s’identifier comme préleveur.
2/ L’IDE associe au dossier l’identité du patient en scannant un QR code.
3/ L’IDE peut compléter le dossier avec différents éléments : photo de l’ordonnance, mutuelle, code-barre du tube, informations cliniques du prélèvement… Le logiciel détecte automatiquement les examens réalisés depuis la photo de l’ordonnance.
4/ Toutes ces informations sont ensuite automatiquement intégrées dans le SIL. La prescription est créée alors que les prélèvements sont toujours au domicile du patient.
Dr Elisa Grimoin, co-fondatrice et Présidente de Deigma, commente : « Notre approche est singulière puisque les IDE sont pleinement impliquées dans les évolutions de notre solution au travers d’interviews et de groupes de travail, nous les mettons au centre de nos décisions. C’est ainsi, ensemble avec Roche Diagnostics France, que nous proposons la solution la plus innovante du marché au profit des laboratoires, des IDE et des patients. Nous partageons cette aventure et cet enthousiasme à participer à la transformation digitale des pratiques du monde de la santé. »
Mark Osewold, président de Roche Diagnostics France, conclut : « Nous sommes très heureux de présenter aujourd’hui le partenariat avec cette jeune pousse innovante qu’est Deigma. D’autant plus que c’est un projet qui a vu le jour au sein de notre Digital Lab, espace dédié à l’innovation et à la cocréation sur notre site de Meylan. Cette solution inédite permet d’améliorer la qualité et la traçabilité des prélèvements biologiques et répond donc à des problématiques majeures pour la santé des patients et pour les laboratoires. Je suis convaincu que les solutions comme celle-ci portées par le digital, les objets connectés et la data sont au cœur des enjeux de la biologie médicale de demain ».
Deigma
Roche Diagnostics France
Disparition du docteur Jean-Marie DELARBRE, membre du bureau du SNBH
C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès du Docteur Jean-Marie Delarbre, membre du bureau du SNBH, survenu le 7 juin à l’aube de ses 63 ans.
Le docteur Delarbre était responsable du pôle de Biologie au GHR Mulhouse Sud Alsace. Il était originaire de la région bordelaise et avait fait son internat à Tours. Nommé Praticien Hospitalier en 1994, il avait débuté sa carrière au Centre Hospitalier de Cahors et avait rejoint Mulhouse en 1995. Spécialiste de renom en microbiologie, il faisait partie du Collège de Bactériologie, Virologie, Hygiène qu’il avait présidé.
Il avait rejoint le conseil du bureau du SNBH en 2005 et y avait exercé la fonction de trésorier adjoint de 2012 à 2020.
Son implication pour l’hôpital public n’est plus à démontrer et il passait beaucoup de temps dans son service. Très impliqué aussi dans la préparation des colloques organisés par le SNBH pour la partie microbiologie, il participait cette année encore au comité scientifique.
« Jean-Marie, toi qui te consacrais à ton travail, saches que nous n’oublierons jamais ta bonne humeur et tes qualités relationnelles. »
Un « chic type » que nous regretterons beaucoup.
La réforme des vigilances, pour la sécurité de tous
La réactovigilance consiste en la surveillance des incidents ou des risques d’incidents mettant en cause des DMDIV après leur mise sur le marché. Elle s’applique à l’ensemble des DMDIV, indépendamment de leur classification (Article L.5222-1, Code de la Santé Publique) : les réactifs et les automates de laboratoires, les récipients pour les échantillons, mais aussi les autotests destinés à accompagner le patient dans la prise en charge de sa maladie (lecteur de glycémie à bandelettes, appareil d’autocontrôle de l’INR…) et les autotest utilisés en dehors du suivi médical et sans prescription (test de grossesse…).
Toute personne ayant connaissance d’incidents ou de risques d’incidents concernant un DMDIV est amenée à effectuer un signalement via le portail dédié (1).
La réforme des vigilances, pérennisant la matériovigilance-réactovigilance (MVRV) régionale et inscrivant son existence dans le code de la santé publique, est entrée en vigueur le 31 mars 2022. Dans chaque région (sauf la Normandie à ce jour) sont présents, un ou plusieurs, coordonnateurs régionaux de matériovigilance et réactovigilance.
Les coordonnateurs régionaux ont plusieurs missions, dont l’évaluation des signalements de réactovigilance transmis par les correspondants locaux de leur région avant traitement par l’ANSM. Ils font également le lien entre l’ANSM et les acteurs de santé au niveau local.
N’hésitez pas à explorer leur site internet (2) afin de découvrir dans le détail leurs missions en région, les outils indispensables au signalement et toute l’actualité concernant la réactovigilance !
(1) https://signalement.social-sante.gouv.fr/psig_ihm_utilisateurs/index.html#/accueil
(2) Réactovigilance – Matériovigilance Réactovigilance Régionales – www.mrvregionales.fr/reactovigilance/
Evaluateurs techniques : le COFRAC recrute aussi en ana-cyto-path
Le Cofrac a réalisé une première estimation des ressources nécessaires pour évaluer l’ensemble des demandes d’accréditation reçues et assurer, par la suite, leur suivi. Elle conduit, sur la base de leur retour d’expérience au regard du nombre de missions habituellement réalisées par les évaluateurs aujourd’hui qualifiés, à des besoins particuliers de recrutement d’évaluateurs techniques (ET) :
• En Biologie médicale / Génétique : 20 ET pour une base de réalisation de 2 missions par an et par ET selon la répartition suivante :
– 10 ET en Cytogénétique pour la Génétique Constitutionnelle et la Génétique Somatique ;
– 10 ET en Biologie Moléculaire en Génétique Somatique et/ou Constitutionnelle et dont la moitié possèderaient en plus des compétences en séquençage haut-débit (NGS) ;
• En Biologie médicale / Histocompatibilité (groupage HLA) : 1 à 2 ET d’horizons différents, pour une base de réalisation de 2 missions par an et par évaluateur technique ;
• En Biologie médicale / Immunologie cellulaire spécialisée : 2 à 3 ET, pour une base de réalisation de 2 missions par an et par évaluateur technique ;
• En anatomo-cytopathologie (ACP) : 15 ET d’horizons différents, dont un quart ayant également des compétences en Génétique, pour une base de réalisation de 2 missions par an et par évaluateur technique.
Les profils s’adressent aux biologistes médicaux ou médecins anatomo-cytopathologistes, en exercice depuis plusieurs années ou ayant arrêté leur exercice professionnel depuis moins d’un an, et disposant d’une bonne connaissance du référentiel d’accréditation.
Prochaines formations ET
Afin de renforcer les échanges et l’immersion dans la fonction d’évaluateur, la formation des ET en biologie médicale se renouvelle et s’articule maintenant sur 4 jours et demi avec une alternance entre théorie et pratique. 1 journée et demie est consacrée à la communication avec la simulation d’investigations.
Au-delà de ces simulations, de nombreux autres exercices applicatifs sont proposés avec notamment une approche de l’évaluation d’un site pré-post et de la traçabilité métrologique, ou encore une expertise d’un dossier de vérification de méthode et des analyses de situations rencontrées en évaluation.
Les prochaines sessions de formation pour les futurs ET en biologie médicale sont déjà programmées du 29 août au 20 septembre 2022, ou du 17 novembre au 9 décembre 2022.
Cofrac
Contact Unité Support et Evaluateurs
Surveiller son immunité anti-Covid par un glucomètre
Les vaccins contre le SARS-CoV-2 et l’infection par le virus lui-même peuvent protéger contre de futures infections, mais sur un laps de temps inconnu. Le taux d’anticorps anti-SARS-CoV-2 d’une personne est une bonne indication de la protection immunitaire, mais la mesure de référence par test Elisa nécessite un équipement coûteux et des techniciens spécialisés.
C’est là qu’interviennent les glucomètres, qui sont facilement disponibles, faciles à utiliser et peuvent être intégrés à des services cliniques à distance. Des chercheurs ont adapté ces appareils pour détecter d’autres molécules cibles, en couplant la détection à la production de glucose. Par exemple, si un anticorps de détection dans le test se lie à un anticorps dans le sang du patient, une réaction se produit qui produit du glucose, ce que l’appareil détecte très bien. L’invertase est une enzyme intéressante pour ce type d’analyse car elle convertit le saccharose en glucose, mais il est difficile de fixer l’enzyme aux anticorps de détection par des approches chimiques. Des chercheurs de Baltimore (Maryland, USA) ont donc voulu voir si la production d’une protéine de fusion composée à la fois d’invertase et d’un anticorps de détection fonctionnerait dans un test qui permettrait de lire les niveaux d’anticorps du SRAS-CoV-2 avec un glucomètre.
Ils ont conçu et produit une nouvelle protéine de fusion contenant à la fois l’invertase et un anticorps de souris qui se lie aux immunoglobulines (IgG) humaines : la protéine de fusion se liait aux IgG humaines et produisait avec succès du glucose à partir du saccharose. L’équipe a ensuite fabriqué des bandelettes réactives sur lesquelles figurait la protéine de pointe du SARS-CoV-2. Lorsqu’elles ont été plongées dans des échantillons de patients atteints par la Covid-19, les anticorps du SARS-CoV-2 des patients se sont liés à la protéine de pointe. L’ajout de la protéine de fusion invertase/IgG, puis de saccharose, a entraîné la production de glucose, qui pouvait être détecté par un glucomètre. Ils ont validé le test en effectuant l’analyse avec des glucomètres sur divers échantillons de patients, et ont constaté que le nouveau test fonctionnait aussi bien que quatre tests Elisa différents. Selon les chercheurs, cette méthode peut également être adaptée pour tester les variantes du SRAS-CoV-2 et d’autres maladies infectieuses.
LEONARD EK et al., Antibody–Invertase Fusion Protein Enables Quantitative Detection of SARS-CoV-2 Antibodies Using Widely Available Glucometers, Am Chem Soc, 2022; 144(25):11226–11237, doi:10.1021/jacs.2c02537
Le SARS-CoV-2 caché dans les plaquettes prédit les Covid-19 sévères
Environ 5 à 10 % des personnes atteintes de Covid-19 évoluent vers une forme grave ou critique : pneumonie sévère évoluant en syndrome de détresse respiratoire aiguë, accompagnée de la propagation du virus des voies respiratoires vers d’autres sites, ciblant les cellules de l’immunité innée comme les macrophages. L’aggravation respiratoire se produit en général durant la seconde semaine après les premiers symptômes. Elle coïncide avec des troubles de la coagulation dont des épisodes de micro-agrégation de plaquettes mal comprises, notamment au niveau des poumons. Cependant, le traitement anticoagulant des patients COVID-19 est d’une efficacité limitée.
A leur rôle essentiel dans l’hémostase, les plaquettes associent des fonctions immunologiques bien établies contribuant à l’inflammation et peuvent dans certaines pathologies virales, héberger et transporter des virus. De plus, des études récentes ont montré que les mégacaryocytes, précurseurs des plaquettes, sont capables de migrer de la moelle osseuse vers les poumons où ils produisent localement des plaquettes. Celles-ci finissent leur courte vie capturées par les cellules de l’immunité innée (macrophages) qu’elles activent. Les plaquettes pourraient donc être impliquées dans la physiopathologie des Covid sévères à plusieurs titres : dans la genèse des troubles de l’hémostase (thromboses) ; en favorisant la dissémination virale lors de leur circulation ubiquitaire ; enfin dans « l’orage cytokinique » déclenché par les macrophages qu’elles auront activés.
Comment prédire une issue fatale à la Covid-19 ? Les scientifiques ont fait l’hypothèse que les plaquettes, issues de mégacaryocytes infectées par SARS-CoV-2 dans la moelle ou les poumons, pourraient être porteuses de virus contribuant aux troubles de l’hémostase et à la dissémination virale observés dans la Covid-19 et pourraient contribuer au développement critique de la maladie. En effet, chez les patients gravement malades, les chercheurs ont pu montrer que dans les tissus d’autopsies, les mégacaryocytes de la moelle et des capillaires pulmonaires étaient infectés. Ces mégacaryocytes infectés sont capables de produire des plaquettes infectées qui atteignent les poumons où, en interagissant avec les macrophages pulmonaires, elles déclenchent un orage cytokinique riche en facteurs affectant l’intégrité des vaisseaux et en molécules inflammatoires.
La détection dans le sang de ces plaquettes infectées dans les deux premières semaines après les premiers symptômes, est un marqueur prédictif de l’issue fatale chez la quasi-totalité des patients (19 cas sur 20 analysés). De plus, les virus contenus dans les plaquettes gardent leur caractère infectieux. Une fois capturées par les macrophages, les plaquettes infectées leur transmettent l’infection in vitro selon un processus qui est bloqué en ciblant la protéine GPIIbIIIa à la surface de la plaquette par l’agent antiagrégant plaquettaire Abciximab.
Ces effets néfastes pourraient donc être ciblés cliniquement en une seule fois à l’aide de médicaments anti-plaquettaires spécifiques, ce qui augmenterait les chances de survie des patients. Les résultats des chercheurs permettent également de prédire le pronostic fatal suffisamment tôt afin d’anticiper une conduite médicale appropriée.
ZHU A et al., Infection of lung megakaryocytes and platelets by SARS-CoV-2 anticipate fatal COVID-19, Cell Mol Life Sciences, 2022; doi:10.1007/s00018-022-04318-x
MANIFESTATIONS
Retrouvez dans Spectra Diagnostic N°21 :
CAS BIOCLINIQUES
La variole du singe, ou Monkeypox, arrive en Europe
Patrice BOUREE, Yagoob GAREDAGHI, Francine BISARO, Alireza ENSAF
CAS BIOCLINIQUES
La leishmaniose viscérale de l’enfant dans le bassin méditerranéen :
Actualités épidémiologiques et de la prise en charge
Karim AOUN et Pierre MARTY
MISE À JOUR DES CONNAISSANCES
Enfants et VIH : un problème grave en Afrique
Vincent JEANTILS
CAS BIOCLINIQUES
La bilharziose de l’enfant.
A propos de 4 cas de Madagascar
Patrice BOUREE, Yagoob GAREDAGHI, Francine BISARO, Alireza ENSAF