INFORMATIQUE DE LABORATOIRE

Application mobile gratuite à la prise de décision clinique

bioMérieux, acteur mondial du diagnostic in vitro, a lancé MYACUTECASE™. Cette application mobile, la première du genre développée par cette société, sert à interpréter les résultats des tests de biomarqueurs VIDAS® réalisés aux urgences ou en soins intensifs.
Dans les hôpitaux, surtout en cas d’urgence, les solutions de diagnostic peuvent être limitées pour les patients présentant des pathologies aiguës et complexes. Les cliniciens ont besoin d’observer chaque patient et d’identifier le protocole thérapeutique adéquat rapidement et précisément. Vu le grand nombre de biomarqueurs disponibles aujourd’hui, leur interprétation, parfois complexe, est cruciale pour optimiser la prise en charge des patients et pour aider à sauver des vies. Afin d’interpréter correctement un test de diagnostic in vitro en particulier, il est très important de faire correspondre le diagnostic médical et les décisions avec les directives correspondantes, les recommandations des experts et les bonnes pratiques.
Facile d’utilisation, cette première version concerne quatre tests utilisés aux urgences et en soins intensifs : VIDAS® D-Dimer Exclusion™ II, VIDAS® NT-proBNP2, VIDAS® B.R.A.H.M.S PCT™, VIDAS® High sensitive Troponin I.
Grâce aux supports pédagogiques de cette application, les hôpitaux ont accès à un outil de formation continue en santé comprenant du contenu à haute valeur médicale et disponible à la demande. Cela comprend des informations sur les différents stades de la maladie ciblée, les parcours diagnostiques correspondants, les biomarqueurs pertinents et leur utilisation dans diverses situations. On retrouve au sein d’un même support numérique l’ensemble des informations habituellement présentes dans la notice technique d’un test, la brochure, les diverses directives nationales et internationales évaluées par des pairs, et d’autres documents utiles.
Mark Miller, Directeur Exécutif, Affaires Médicales, explique : « Avec MYACUTECASE™, notre objectif est de permettre aux cliniciens de choisir le bon test de biomarqueur à utiliser pour un patient précis mais aussi de faciliter l’interprétation des résultats. Un accès rapide et facile aux informations sur les tests et les maladies, aux recommandations d’experts et aux bonnes pratiques leur permettra d’améliorer la prise en charge des patients et, potentiellement, de sauver des vies. »

Une solution créée pour et avec les cliniciens
Pierre Boulud, Directeur Général Délégué, Opérations Cliniques, précise : « MYACUTECASE™ est une application très innovante qui aidera les laboratoires et les cliniciens à travailler ensemble mais qui permettra aussi aux cliniciens de mieux interpréter les résultats des tests d’urgence VIDAS®. Nos solutions digitales jouent un rôle stratégique dans notre offre. Elles constituent des opportunités uniques d’améliorer la qualité des tests diagnostiques et d’accroître leur valeur médicale au service des patients. »
Cette solution est répertoriée comme logiciel de diagnostic in vitro. Elle a été codéveloppée par des experts et des utilisateurs tests. Plus de 20 cliniciens ont participé à sa conception et à sa validation.
Désormais disponible gratuitement sur l’App Store d’Apple®, à la fois en français et en anglais, elle est amenée à évoluer en intégrant des nouveaux paramètres de test et des nouvelles langues. A l’avenir, elle sera aussi compatible avec d’autres systèmes d’exploitation comme Androïd.

bioMérieux SA


ANALYSES

Contourner l’interférence de l’Isatuximab dans le traitement du myélome multiple

Au fil des ans, de nouveaux médicaments et de nouvelles stratégies thérapeutiques ont amélioré l’espérance de vie des patients atteints de myélome. Le traitement initial peut prendre plusieurs formes différentes, par exemple une combinaison de 2 ou 3 médicaments avec ou sans greffe de cellules souches autologues.
Les anticorps monoclonaux ont eu un impact significatif sur le paysage du traitement des myélomes multiples.
Pour les patients éligibles, le daratumumab (Darzalex®) est approuvé comme première ligne de traitement. Pour les patients en rechute et réfractaires, un second anticorps monoclonal anti-CD38, isatuximab (Sarclisa®), a été approuvé en 2020. Ils induisent tous deux l’apoptose des cellules tumorales chez ces patients.
Ces immunoglobulines IgG Kappa peuvent engendrer des interférences sur les gels d’immunofixation, lesquels sont utilisés pour l’évaluation de la réponse au traitement.
C’est pourquoi Sebia a développé la gamme HYDRASHIFT incluant HYDRASHIFT daratumumab et HYDRASHIFT isatuximab pour éviter ces interférences et ainsi améliorer le suivi des patients atteints de myélome multiple.

Sebia


ANALYSES

Dosages des IgG HSV-1 et des IgG HSV-2 automatisés

 

 

Après leur lancement sur la plateforme ARCHITECT, les deux nouveaux réactifs pour le dosage des IgG dirigés contre les virus Herpes Simplex Virus 1 et Herpes Simplex Virus 2 de la société Abbott sont disponibles sur les modules d’immunoanalyse Alinity i.
Ces réactifs peuvent être utilisés sur sérum, plasma et tubes avec gel séparateur. Ils sont destinés à l’aide au diagnostic d’une infection à Herpes, et comme aide à la détermination du statut immunitaire, chez les adultes, et notamment chez la femme enceinte.
Les performances établies en comparaison à une méthode d’Immunoblot sont les suivantes :
• la sensibilité est de 98 % chez l’adulte et de 99 % chez la femme enceinte
• la spécificité est de 99 % chez l’adulte et de 100 % chez la femme enceinte.
Le principe analytique (CMIA : ChimiLuminescence sur Support Microparticulaire) évite toute interférence avec la biotine, même à des concentrations élevées. Les résultats sont qualitatifs et exprimés en index, correspondant au rapport du signal de l’échantillon sur le signal du calibrateur. Un index inférieur à 1 signe un résultat négatif, un index supérieur ou égal à 1 marque un résultat positif.
Il n’y a pas de zone douteuse.
Sont disponibles avec chacun des réactifs, des calibrateurs (1 niveau) et des contrôles (2 niveaux) spécifiques.
La disponibilité de ces paramètres vient compléter la gamme de réactifs TORCH déjà disponibles sur les analyseurs Alinity i (Toxo IgG, Toxo IgM, Toxo IgG avidité, Rubéole IgG, Rubéole IgM, CMV IgG, CMV IgM, CMV IgG avidité ainsi que les marqueurs des hépatites B).

Abbott


 

ANALYSES

Prescription d’antibiotiques : un dosage de la CRP en EBMD

 

D’après l’O.M.S., la résistance aux antibiotiques atteint désormais des niveaux dangereusement élevés dans toutes les régions du monde. De nouveaux mécanismes de résistance apparaissent et se propagent dans le monde entier, compromettant notre capacité à traiter les maladies infectieuses courantes. Un article récent (1) estime à près de 1,3 millions par an le nombre de décès attribuables à l’antibiorésistance dans le monde en 2019. Si les tendances se confirment dans les années à venir, ce nombre pourrait atteindre 10 millions de décès dans le monde en 2050. Les infections résistantes feraient alors plus de morts que le cancer (8,2 millions).
En France, l’antibiorésistance est la cause de 5 543 décès par an chez des patients atteints d’infections à Bactéries Résistantes et 124 806 patients développent une infection liée à une bactérie résistante. Ainsi à la demande du Premier ministre, le premier Comité Interministériel pour la Santé (CIS) a été consacré en 2016 à la préparation et à l’adoption d’une feuille de route interministérielle visant à maîtriser l’antibiorésistance. Le 07 février dernier, le ministère des Solidarités et de la Santé présentait la Stratégie Nationale 2022-2025 de Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance.
Dans ce cadre, LumiraDx présente maintenant le test CRP sur son innovante Platform, dosage immunologique microfluidique, rapide et facile à utiliser, conçu pour quantifier en 4 minutes les concentrations de CRP dans des échantillons de sang total (capillaire prélevé au bout du doigt ou veineux) et de plasma. D’après une étude du Pr Cooke (2), le test de la protéine C réactive (CRP) en biologie délocalisée améliore la précision du diagnostic et la gestion des patients présentant des symptômes d’infections des voies respiratoires pour les médecins, en réduisant les prescriptions d’antibiotiques et, en fin de compte, en atténuant la résistance aux antimicrobiens.

(1) Antimicrobial Resistance Collaborators, Global burden of bacterial antimicrobial resistance in 2019: a systematic analysis, The Lancet, 2022
(2) COOKE et al., Respiratory tract infections (RTIs) in primary care: narrative review of C reactive protein (CRP) point-of-care testing (POCT) and antibacterial use in patients who present with symptoms of RTI, BMJ, 2020

LumiraDx SAS


 

ANALYSES

Détection quantitative des anticorps de la Covid-19

Bio-Rad Laboratories, Inc. a lancé son test Platelia anti-SARS-CoV-2 S IgG Quant pour la détection quantitative des anticorps IgG anti-Spike du SARS-CoV-2, le virus associé à la Covid-19.
Disponible dans les pays acceptant le marquage CE, ce test fournit une évaluation précise des niveaux d’anticorps susceptibles de détecter la réponse immunitaire adaptative du patient à la Covid-19 et d’aider à déterminer l’efficacité des vaccins contre la Covid-19. Il utilise toute la protéine Spike pour permettre une détection plus large des anticorps IgG du SARS-CoV-2. Le test est calibré par rapport à la norme internationale de l’OMS pour la détection quantitative en BAU/mL des anticorps IgG anti-Spike, afin de favoriser une standardisation des résultats permettant les comparaisons entre les laboratoires.
« Le test Platelia anti-SARS-CoV-2 S IgG Quant permet une plus grande compréhension des réponses à long terme des anticorps au SARS-CoV-2 et, nous pensons que ce test va contribuer à améliorer la gestion des campagnes de vaccination ainsi que des études de séroprévalence, » a affirmé Dara Wright, Vice-présidence exécutive de Bio-Rad, Présidente, Clinical Diagnostics Group. « En outre, il est flexible. Ce test peut être utilisé manuellement, ou de façon automatisée sur nos systèmes Evolis et Evolis Twin Plus, ainsi que sur d’autres systèmes gestionnaires de microplaques ouverts et compatibles, après validation » a-t-elle ajouté.
Ce test vient compléter le test Platelia SARS-CoV-2 Total Ab de Bio-Rad, qui détecte les anticorps anti-nucléocapsides totaux et permet de différencier les populations exposées au SARS-CoV-2 de celles non exposées. Ces deux tests sont conçus pour détecter les réponses immunitaires adaptatives du patient.
Bio-Rad propose une large gamme de produits destinés à prendre en charge le dépistage diagnostic de la Covid-19, la confirmation des résultats de tests, la surveillance ainsi que la recherche et le développement de traitement/vaccin, grâce à des tests moléculaires utilisant la technologie PCR en temps réel ou la Droplet Digital PCR et des tests immunologiques.

Bio-Rad


 

 

VIE DES SOCIÉTÉS

Un partenariat Dedalus-Ibex pour booster l’IA en pathologie digitale

Dedalus et Ibex Medical Analytics, un des leaders du marché des diagnostics du cancer basés sur l’intelligence artificielle (IA), ont constitué un partenariat stratégique visant à combiner la puissance des algorithmes d’IA de qualité clinique d’Ibex à la solution complète de pathologie digitale de Dedalus.
Le nombre croissant de patients atteints de cancer et la pénurie mondiale de pathologistes qualifiés conduit les laboratoires d’anatomo-pathologie à rechercher activement des solutions d’amélioration de l’efficacité, qui permettent de maintenir des niveaux de précision élevés et de réduire le temps de diagnostic et les coûts.
La solution de pathologie digitale complète de Dedalus doit répondre aux besoins des laboratoires d’anatomo-pathologie et assurer l’interopérabilité avec les solutions multi fournisseurs existantes, pour permettre une évolution progressive, transparente et en douceur vers une numérisation complète de l’activité d’anatomo-pathologie.
Expert en solutions de laboratoire depuis plus de 30 ans, Dedalus équipe plus de 5700 laboratoires dans le monde. Cette expertise s’avère décisive dans l’implémentation réussie des technologies de pointe dans les laboratoires, pour rendre les systèmes aussi agiles, efficaces et précis que possible.
Ibex souhaite révolutionner le diagnostic du cancer en exploitant l’IA et les technologies de machine learning à une échelle sans précédent. Ainsi, sa plateforme Galen™ a démontré de très bons résultats dans de multiples études cliniques, sur divers types de tissus, mais aussi dans différents workflows cliniques. Elle est déployée dans des laboratoires à travers le monde où elle est utilisée dans le cadre de la pratique clinique quotidienne.
Cette solution conjointe, permettant un workflow fluide à partir d’une application unique, analysera les cas avant l’examen des pathologistes, en fournissant des outils d’aide à la décision qui permettront de se concentrer uniquement sur les lames cancéreuses et les zones d’intérêt, de rationaliser les comptes-rendus, d’améliorer l’efficacité des laboratoires et d’accroître la fiabilité du diagnostic.

Dedalus
Ibex Medical Analytics


 

VIE DES SOCIÉTÉS

Le profilage génomique complet par Roche pour la recherche et bientôt pour le DIV

Roche a étendu son portefeuille de solutions génomiques en oncologie en France avec le kit AVENIO Tumor Tissue CGP, première solution de CGP issue de la collaboration entre Roche et Foundation Medicine, filiale à 100 % de Roche.
Ce premier co-développement est une étape importante dans la vision de Roche et de Foundation Medicine qui souhaite permettre une prise en charge personnalisée des cancers en facilitant l’accès au profilage génomique complet (CGP) et en développant son utilisation.
Ce test de séquençage de nouvelle génération dédié pour l’instant à l’activité de recherche sera à terme proposé dans une future version à destination des biologistes moléculaires et des cliniciens pour le diagnostic et le traitement des cancers.
Le kit couvre l’ensemble des étapes du séquençage, de l’extraction de l’ADN et de la préparation de la librairie à la génération de résultats par la plateforme d’analyse FoundationOne via l’interface AVENIO Connect. Il utilise un panel de 324 gènes correspondant au panel FoundationOne afin de détecter les 4 classes d’altérations génomiques et d’évaluer les signatures génomiques. Ces gènes fournissent des informations précieuses sur les biomarqueurs connus aujourd’hui et les biomarqueurs émergents.
Chacun des kits permet l’analyse de 24 échantillons, avec un workflow complet de l’isolement de l’ADN aux résultats des variants en 5 jours. Le kit fonctionne sur les systèmes NextSeq 500/550 RUO (Research Use Only) et NextSeq 550 Dx d’Illumina en mode recherche. En janvier 2020, Roche a conclu un accord avec Illumina pour développer, fabriquer et commercialiser les tests AVENIO pour les tissus et le sang, qui puissent être utilisés sur les systèmes IVD DIV d’Illumina.

Foundation Medicine veut transformer les soins du cancer
Le cancer résulte d’anomalies du génome et sa prise en charge ne dépend plus uniquement des informations issues du tissu d’origine. En effet, c’est un ensemble de dizaines, voire de centaines, d’anomalies qui sont en partie déterminées par des caractéristiques génomiques spécifiques.
« Pour traiter efficacement le cancer, nous devons comprendre ce qui le dirige au niveau moléculaire. Le CGP permet de prendre des décisions éclairées sur les options de traitement disponibles, y compris les thérapies ciblées, les immunothérapies, les traitements antitumoraux et la participation aux essais cliniques, en fonction du profil génomique unique de la tumeur d’un patient », a déclaré Thomas Schinecker, PDG de Roche Diagnostics.
Contrairement aux panels plus petits tels que les tests «hotspot» ou «single gene», les tests CGP fournissent des informations complètes en un seul test et peuvent également fournir des informations sur des signatures génomiques complexes telles que la charge tumorale mutationnelle (TMB), l’instabilité des microsatellites (MSI) et la perte d’hétérozygotie (LOH).
« Le lancement de ce kit élargira considérablement l’accès au profilage génomique complet (CGP) à l’échelle mondiale en fournissant une solution internalisée pour ceux qui ne peuvent pas avoir accès à nos solutions par le biais de nos laboratoires centralisés », a déclaré Brian Alexander, directeur général de Foundation Medicine.

Roche Diagnostics


 

PROFESSION

Caen recrée des mini-tumeurs cancéreuses pour prédire la réponse aux traitements

 

La plateforme ORGAPRED de l’université de Caen Normandie produit des copies miniatures de tumeurs cancéreuses à partir de véritables échantillons de cellules issues de tissus tumoraux pour tester et prédire la réponse des patients aux traitements médicaux, mais aussi d’évaluer l’action d’une molécule pharmaceutique, de valider de nouvelles stratégies thérapeutiques …
« Les organoïdes (structure multicellulaire tridimensionnelle qui reproduit in vitro la micro-anatomie d’un organe) ont des caractéristiques et des fonctions qui reflètent la complexité du vivant. Ce qui en fait d’excellents outils pour la recherche clinique et pour la recherche fondamentale », explique Laurent Poulain, docteur en biologie et co-responsable de la plateforme ORGAPRED.
En 2017, l’unité de recherche ANTICIPE se lance dans un projet ambitieux de création de mini-tumeurs, un long parcours et une prouesse méthodologique. Il leur faudra trois ans pour parfaire les méthodes de culture, d’analyse et de conservation de ces mini-tumeurs de l’ovaire. Leur réussite ayant attiré des demandes de l’extérieur, l’idée est née d’une plateforme dédiée à la production d’organoïdes tumoraux. C’est ainsi qu’ORGAPRED est créé à Caen en 2020 avec, déjà au catalogue, une quarantaine de lignées d’organoïdes dérivés de tumeurs de cancers de l’ovaire, des voies aérodigestives supérieures, du côlon, du pancréas et du sein. « Pour monter ORGAPDRED, nous nous sommes rapprochés d’une unité de recherche de Lille travaillant, elle aussi, sur ces méthodes. Nous avons travaillé de concert pour créer deux plateformes partenaires et se coordonner de façon à répondre au mieux aux besoins des chercheurs et des cliniciens de tout le Cancéropôle Nord-Ouest », précise Louis-Bastien Weiswald, docteur en biologie et co-responsable de la plateforme ORGAPRED.
Les perspectives qui s’ouvrent aujourd’hui sont multiples : les organoïdes ou mini-tumeurs pourraient également être utilisés pour évaluer l’action d’une molécule pharmaceutique, valider de nouvelles stratégies thérapeutiques ou identifier des biomarqueurs de réponse aux traitements, et conduire vers une médecine plus prédictive.

Orgapred


 

PROFESSION

Les cancers en France : vers un registre national de fonctionnement centralisé

 

Les données concernant l’épidémiologie des cancers en France donnant l’incidence, la prévalence et la mortalité du cancer reposent sur des estimations. Celles-ci sont calculées à partir des données collectées par les registres territoriaux, généraux et spécialisés du cancer, couvrant environ 24 % de la population nationale. Les méthodes d’estimation se sont améliorées avec actuellement la publication des incidences pour 74 sous-types de cancers. Le fonctionnement des registres reste difficile du fait de la complexité du recueil des données et des ressources financières difficiles à pérenniser. Les pays européens à faible densité de population se dotent tous progressivement de registres nationaux. L’Académie nationale de médecine considère cette étape comme importante en vue d’une prochaine harmonisation européenne.

Recommandations de l’Académie nationale
Au terme de ce rapport, l’Académie nationale de médecine a émis des recommandations ici résumées :
1. Assurer la pérennisation du soutien national aux registres du réseau Francim dans la double optique de la collecte des indicateurs actuellement enregistrés et de leur mise à jour régulière sans interruption. Par ailleurs, une déclaration obligatoire devrait faire l’objet de réflexions au niveau institutionnel.
2. Assurer progressivement un enregistrement national des cancers plus géographiquement représentatif tout en restant basé sur des données vérifiées incluant les diagnostics anatomo-pathologiques.
3. Assurer la poursuite de la confrontation des données des registres avec celles des autres bases pour évaluer les insuffisances de communication entre elles et la qualité des données enregistrées. Il est conseillé la mise en place d’une convention de coopération avec en particulier le Health Data Hub. A terme, si les choses évoluent positivement, un système de surveillance national plus simple et performant pourrait voir le jour.
4. Assurer l’hébergement de l’enregistrement national des cancers au sein de l’INCa. Il doit contenir a minima les informations permettant d’avoir en temps réel l’incidence et la mortalité des cancers par lieu de résidence.
5. Associer les partenaires fournisseurs de données au sein du Registre National et déterminer précisément leur rôle. Cela permettrait une optimisation de fonctionnement du système et une identification plus rapide de phénomènes de variations importantes d’incidence et de mortalité.
6. Déterminer le statut juridique de l’enregistrement national et assurer la protection des données du registre. Ces informations sont nominatives et consenties par les patients; il doit s’agir d’un registre d’intérêt public, autorisé par la CNIL, et sécurisé en temps et en durée.
7. Garantir un financement pérenne tout en optimisant l’utilisation des finances publiques. Les fonds dédiés au programme national sur le numérique en santé devront participer au financement du registre national.
8. Intégrer ce registre national à l’espace européen. 

Le rapport


 

SCIENCES

Les anticorps produits dans la tumeur rénale prédictifs de la réponse au traitement

 

L’immunothérapie, en stimulant la réaction immunitaire du patient, a révolutionné la prise en charge de nombreux cancers, mais la plupart des patients y sont résistants.
Des chercheurs du Centre de Recherche des Cordeliers (Inserm/Université de Paris/Sorbonne Université), avaient montré il y a plusieurs années l’existence, au sein de certaines tumeurs, d’amas cellulaires appelés structures lymphoïdes tertiaires (SLT) riches en cellules immunitaires, dont des lymphocytes B et T, et comparables à des micro-ganglions au sein des tumeurs.
Il a été récemment montré que la présence de ces SLT est associée à une bonne réponse à l’immunothérapie. Pour en comprendre les mécanismes, les chercheurs ont analysé les tumeurs de cohortes de patients atteints de tumeurs du rein par une technique de transcriptomique spatiale ; il s’agit, simultanément, de mesurer l’expression de l’ensemble des gènes contenus dans les tissus d’un organe complexe, ici une tumeur, et de localiser avec précision ces expressions et donc la position des cellules contenant ces gènes.
Grâce à cette technique, ils ont pu établir une carte de la localisation des cellules immunitaires dans ces tumeurs rénales, selon qu’elles contenaient ou non des SLT. Ils ont ainsi observé la présence, dans les SLT des tumeurs, de lymphocytes B à toutes les étapes de maturation, y compris à l’étape plasmocyte qui produit les anticorps spécifiques des antigènes à neutraliser. Ils ont également montré que ces plasmocytes migrent au sein de la tumeur pour délivrer les anticorps de façon ciblée. Ainsi, la présence de plasmocytes est corrélée à la présence d’anticorps qui se fixent sur certaines cellules tumorales et les détruisent.
Parallèlement, ils ont observé, lorsque les cellules cancéreuses sont recouvertes d’anticorps, que le traitement par un « réactivateur » des lymphocytes T est associé à une meilleure réponse à l’immunothérapie et à une plus longue survie des patients, sans progression de la maladie.
Ces observations suggèrent que la présence d’anticorps sécrétés par les plasmocytes au sein des tumeurs pourrait potentialiser l’effet du traitement « réactivateur » des lymphocytes T, en particulier via la libération d’antigènes par les cellules tumorales détruites.
Ces résultats permettent à la fois d’envisager d’identifier les patients susceptibles de répondre à l’immunothérapie grâce à l’analyse de leur tumeur, et d’étudier de nouvelles pistes thérapeutiques via la coopération des lymphocytes B et T au sein des tumeurs.

MEYLAN M et al., Tertiary lymphoid structures generate and propagate anti-tumor antibody-producing plasma cells in renal cell cancer, Immunity, 2022; 55:527-541.e5

 


 

SCIENCES

 

Une nouvelle cible thérapeutique contre le myélome multiple

Cellules de myélome multiple © KGH, CC BY-SA 3.0

Le myélome multiple est un cancer causé par la prolifération anormale des plasmocytes. Des scientifiques (Institut Pasteur/Inserm/Université de Paris/Hôpital Saint Louis AP-HP) ont découvert un nouveau mécanisme permettant de tuer efficacement et sélectivement ces cellules cancéreuses, en travaillant sur une toute autre maladie, l’ulcère de Buruli. Cette maladie tropicale négligée (1), causée par Mycobacterium ulcerans, provoque des nécroses cutanées parfois importantes et irréversibles, dues à la production de « mycolactone », une toxine qui agit en ciblant le translocon (Sec61).
Le translocon est un canal ancré dans la paroi du réticulum endoplasmique et est donc indispensable à la sécrétion de protéines. En bloquant Sec61, la mycolactone retient ces protéines à l’intérieur de la cellule et entraîne leur dégradation par le protéasome, ce qui génère un stress pouvant évoluer vers un processus de mort programmée.
Grâce à des modèles murins et des tumeurs issues de biopsies de patients, les chercheurs ont démontré que la mycolactone était hautement toxique pour les plasmocytes du myélome multiple, y compris ceux devenus résistants aux inhibiteurs du protéasome, et ceci à doses non toxiques pour les autres cellules du corps. De plus, ils ont montré que la mycolactone et les inhibiteurs du protéasome avaient un effet synergique, potentialisant leurs effets anti-cancéreux respectifs.
« Cette étude apporte la preuve de concept que le translocon est une nouvelle cible thérapeutique du myélome multiple. La prochaine étape consistera à identifier des molécules médicamenteuses inhibant Sec61, qui pourraient constituer un nouveau traitement de ce cancer. Par ailleurs, nous allons étudier si cette cible pourrait être commune à d’autres cancers » explique Caroline Demangel, responsable de l’unité Immunobiologie de l’infection à l’Institut Pasteur.

(1) Définition de l’OMS : Les maladies tropicales négligées (MTN) sont un ensemble diversifié de 20 maladies et groupes de maladies avec un unique point commun : leur impact sur les communautés appauvries. Ensemble, elles touchent plus d’un milliard de personnes avec des conséquences dévastatrices sur la santé, le social et l’économie.

DOMENGER A et al., The Sec61 translocon is a therapeutic vulnerability in multiple myeloma, EMBO Mol Med, 2022; e14740


 

MANIFESTATIONS

Retrouvez dans Spectra Diagnostic N°19 :

BOURSE & BIOTECHS
Argenx : Un géant biotech dans la zone Euronext
Sam RASHIDI, Nathan POMORSKI, Arsia AMIR-ASLANI

MISE À JOUR DES CONNAISSANCES
Fièvre aiguë du nourrisson et de l’enfant
Jérôme VALLETEAU de MOULLIAC

CAS BIOCLINIQUES 
Actualités concernant le PIMS lié à la Covid : à propos d’un cas
Patrice BOUREE, Yannis Amar ABIR, Yagoob GAREDAGHI, Karim JAMAL-BEYE

MISE À JOUR DES CONNAISSANCES 
Prise en charge de l’obésité de l’enfant 
Patrick TOUNIAN