ANALYSEURS

Cytométrie en flux de haute sensibilité

Le cytomètre en flux NovoCyte Advanteon est le premier nouveau produit d’ACEA Biosciences, récemment acquis. Il promet d’être l’un des analyseurs de cellules les plus sensibles du marché. Agilent Technologies Inc. a présenté son nouveau produit, issu du rachat récent de la société ACEA Biosciences, lors du 34e congrès de la Société internationale pour l’avancement en cytométrie, tenu lors du congrès CYTO 2019 de Vancouver au Canada. Le cytomètre de flux NovoCyte Advanteon est annoncé par Agilent comme l’un des analyseurs de cellules les plus sensibles du marché. Les cytomètres de flux font partie intégrante de la recherche fondamentale, de la découverte de médicaments et du diagnostic clinique. NovoCyte Advanteon est compatible avec les tests de cytométrie en flux multicolores haut de gamme et de plus en plus sophistiqués, offrant de hautes sensibilité, résolution et vitesse de détection, avec une grande flexibilité des canaux fluorescents. NovoCyte Advanteon peut être configuré avec un, deux ou trois lasers et jusqu’à 21 canaux de fluorescence. Il possède une large gamme dynamique de 7,2 log, associée à des fonctions de compensation entièrement automatisées. Cela permet aux utilisateurs de capter à la fois les signaux faibles et lumineux au cours d’une même série. Les mesures de résolution trouvées sur le NovoCyte Advanteon sont parmi les meilleures du marché et le système peut facilement discerner des particules de l’ordre de 100 nanomètres. Couplé à la puissance d’un logiciel analytique très apprécié et intuitif, le système peut être entièrement automatisé et facile à utiliser.

Agilent Technologies


ANALYSEURS

Automate de sensibilité aux antibiotiques

Un nouveau système automatisé de lecture et d’incubation est maintenant disponible en Europe pour le test de sensibilité aux antibiotiques. Ce nouvel instrument fournit aux laboratoires de microbiologie les résultats précis de concentration minimale inhibitrice (CMI) dont les cliniciens ont besoin pour choisir en toute confiance un antibiotique efficace pour les patients gravement malades, tout en protégeant les soins des futurs patients grâce à une gestion plus efficace des antibiotiques. Le système Sensititre ARIS HiQ AST de Thermo Scientific s’appuie sur la microdilution en milieu liquide, le standard de référence de l’industrie, pour fournir un résultat CMI qui permet d’optimiser les décisions de traitement.
Ce nouveau système offre une valeur ajoutée aux laboratoires qui effectuent régulièrement des tests de sensibilité non valides ou qui nécessitent des tests de confirmation supplémentaires avant de communiquer les résultats aux cliniciens. La précision immédiate des valeurs de CMI basées sur le phénotypage permet d’obtenir des résultats fiables tout en minimisant les re-tests et peut permettre une réduction des coûts cachés associés aux délais de retour des résultats.
Grâce à une étroite collaboration avec les plus grandes entreprises pharmaceutiques, le système Sensititre offre également l’une des plus vastes et des plus récentes sélections d’antibiotiques, permettant un accès plus rapide aux traitements les plus récents pour les infections multirésistantes. En outre, les laboratoires peuvent créer leurs propres plaques AST personnalisées à partir d’une sélection de plus de 300 antibiotiques dans de larges plages de dilution afin de consolider et de réduire les tests hors ligne.
L’appareil dispose d’une capacité étendue pouvant aller jusqu’à 100 plaques Sensititre dans un encombrement réduit. Il comporte également une interface utilisateur tactile intuitive pour une utilisation pratique, un accès 24/7, aux informations de test critiques et une capacité de chargement et de déchargement par lots pour un meilleur workflow.

Thermo Scientific


BIOLOGIE MOLECULAIRE

Nouveau panel des parasites gastro-intestinaux

Mobidiag, société franco-finlandaise spécialisée dans le diagnostic des infections gastro-intestinales et la résistance aux antibiotiques, annonce le marquage CE de son nouveau panel : Novodiag® Stool Parasites.
Ce test de diagnostic moléculaire permet la détection de plus de 95 % des parasites gastro-intestinaux directement à partir d’un échantillon de selles. Alliant les technologies de PCR en temps réel et de puces à ADN, il permet l’identification de 26 cibles comprenant protozoaires, helminthes et microsporidies. Les résultats sont disponibles en 90 minutes et le test nécessite moins de 5 minutes de manipulation technique.
Avec Novodiag® C. difficile, Novodiag® Bacterial GE+ et Novodiag® CarbaR+, Novodiag® Stool Parasites est le quatrième test disponible sur la plateforme du même nom.

Mobidiag


EQUIPEMENT DE LABORATOIRE

Biologie urinaire : solution complète depuis le débouchage

Afin d’optimiser le workflow du laboratoire et de réduire les risques de troubles musculo-squelettiques, Sysmex propose une solution pour le débouchage des échantillons urinaires en bactériologie. Avec une cadence élevée, ce module prend en charge tous les types de tubes sous-vides standards du marché. Compatible avec les racks Sysmex, ce déboucheur s’intégrera parfaitement à la solution modulaire en biologie urinaire UN-series.
Fabriquée par Sysmex, l’UN-series permet une automatisation complète du traitement des échantillons d’urine et de liquides biologiques. Pensée afin de diminuer les tâches répétitives et solliciter uniquement l’expertise des opérateurs, elle permet une amélioration inédite de l’efficience du laboratoire. Avec jusqu’à 27 paramètres analysés par échantillon, la détection et la documentation d’une infection urinaire est complète et le système y ajoute des paramètres exclusifs tels que la détection du Gram, la différenciation automatiques des cellules épithéliales, la détection de cellules atypiques ou, entre autres, une approche formule leucocytaire pour les liquides biologiques.
Tout en assurant une qualité et une traçabilité totale des résultats en adéquation avec les normes en vigueur, les temps techniques et de rendu de résultats sont fortement optimisés.

Sysmex


VIE DES SOCIÉTÉS

GFAP : détecter rapidement une lésion cérébrale,
plus finement qu’un scanner

La nouvelle technologie d’Abbott pourrait devenir le premier test sanguin évaluant les commotions cérébrales sur le lieu d’intervention, et fournissant aux médecins les résultats en 15 minutes.
Selon l’étude TRACK-TBI (Transformer la recherche et les connaissances cliniques en lésion cérébrale traumatique), publiée dans Lancet Neurology, une concentration élevée de la protéine GFAP, mesurée à l’aide du test sanguin en cours de développement par Abbott, pourrait aider à détecter les lésions cérébrales traumatiques (LCT) légères, même lorsqu’un scanner ne les détecte pas.
« Les biomarqueurs circulants sont en train de devenir un outil important pour détecter les LCT », a déclaré Geoffrey T. Manley, MD, Ph.D., investigateur principal de TRACK-TBI, professeur de neurochirurgie à l’Université de Californie à San Francisco. « Avoir ces outils sensibles pourrait fournir aux médecins plus d’informations objectives en temps réel et améliorer la précision de la détection des LCT. Cette étude montre que les tests sanguins ont le potentiel d’aider les médecins à trier les patients suspectés de lésions cérébrales rapidement et avec précision. »
Pour détecter actuellement une lésion cérébrale, la tomodensitométrie est devenue la norme pour rechercher un saignement ou un gonflement du cerveau. Pourtant, dans cette étude, près de 30 % des patients ayant eu une tomodensitométrie normale ont présenté des signes de LCT via l’IRM. Cependant, les IRM, peu disponibles dans les hôpitaux, donnent des résultats moins rapidement et sont généralement plus coûteux que les tomodensitomètres et les analyses de sang.
L’étude TRACK-TBI a évalué, aux États-Unis, 450 patients chez lesquels une LCT était soupçonnée et dont le résultat de la tomodensitométrie était négative, afin de déterminer si la protéine acide fibrillaire gliale (ou GFAP), spécifique du cerveau, pouvait constituer un biomarqueur ou une indication. L’étude a été effectuée grâce au dispositif i-STAT™ Alinity™ d’Abbott. Ces 450 participants présentant un scanner négatif, ont effectué des IRM deux semaines après la mesure de GFAP. Résultat : parmi les 90 personnes présentant les taux les plus élevés de GFAP détectés, 64 % avaient une LCT confirmée par IRM. En revanche, pour les 90 personnes présentant les niveaux les plus faibles de GFAP, 8 % ont reçu un diagnostic de LCT. Ainsi, la mesure de GFAP pourrait être utilisée pour distinguer les patients devant faire l’objet d’un dépistage supplémentaire de ceux à orienter vers une IRM de confirmation.
D’autre part, les chercheurs ont constaté que les niveaux de GFAP :
• étaient significativement plus élevés chez les patients qui avaient une IRM positive mais un scanner négatif, par rapport aux personnes dont la tomodensitométrie et l’IRM étaient négatives ;
• peuvent potentiellement être utilisés pour prédire le type de dommage, ainsi que l’étendue de la blessure ;
• n’étaient pas significativement élevés chez les groupes témoins.

Abbott


Un essai d’ampleur pour un test novateur
de diagnostic précoce du cancer du poumon

Oncimmune Holdings plc, un groupe mondial de premier plan en immunodiagnostic, s’est félicité des résultats de l’essai ECLS, mené en Écosse sur 12 209 patients, et considéré comme le plus grand essai contrôlé randomisé utilisant des biomarqueurs sanguins pour la détection du cancer du poumon (1).
Ces résultats démontrent que le test EarlyCDT® Lung développé par la société peut réduire le nombre des patients atteints d’un cancer du poumon et diagnostiqués à un stade déjà avancé, par rapport au diagnostic clinique standard. Chez ces 12 209 personnes à risque élevé de cancer du poumon (âgés de 50 à 75 ans, fumeurs, avec antécédents familiaux), un plus grand nombre de personnes avaient été diagnostiquées à un stade précoce (stades 1 et 2) de la maladie au cours des deux années suivant la réalisation du test EarlyCDT Lung que parmi le groupe témoin ayant suivi le parcours clinique classique (41,1% vs. 26,8 %).
Ces résultats, présentés à la Conférence mondiale sur le cancer du poumon de l’IASLC, constituent une validation importante de la technologie de la plateforme de diagnostic d’Oncimmune, qui exploite la puissance du système immunitaire pour détecter les traces de la réponse naturelle du corps face au cancer. La technologie peut déceler le cancer quatre ans ou plus avant le diagnostic clinique standard, en détectant la présence d’autoanticorps générés par le système immunitaire de l’organisme comme moyen de défense naturel contre les cellules cancéreuses.
Principale cause de décès par cancer dans le monde, le cancer du poumon a aussi été choisi comme première cible de la technologie, car il est souvent détecté à un stade avancé. Environ 85 % des patients britanniques n’ont pas été diagnostiqués avant que la maladie ne s’étende à d’autres régions du corps.
L’essai a également montré un taux de décès plus faible après deux ans chez les personnes du groupe testées par rapport aux membres du groupe témoin. Les décès spécifiques au cancer du poumon étaient également plus faibles dans le groupe testé. Cela suggère que le test pulmonaire EarlyCDT suivi d’une tomodensitométrie pourrait produire un bénéfice en termes de mortalité, bien que l’essai n’ait pas été conçu pour démontrer une telle tendance après deux ans.
L’étape suivante consiste à passer à une évaluation plus large basée sur la population de 200 000 patients au maximum, afin d’évaluer les implications du diagnostic avec EarlyCDT Lung sur la survie et la mortalité en situation réelle.
Parallèlement, la société continue à tester sa technologie sur d’autres formes de cancer, notamment le foie, les ovaires, le sein et la prostate, et espère bâtir une plateforme d’immunodiagnostic oncologique de pointe.

Oncimmune Holdings plc


Un test POC compagnon et prédictif
des suites d’un choc cardiogénique

La société de diagnostic SphingoTec GmbH, basée près de Berlin, en Allemagne, a lancé le IB10 sphingotest® DPP3, le premier test POC marqué CE-IVD capable de quantifier les taux plasmatiques de la DPP3, un nouveau et unique biomarqueur de prédiction pour les patients présentant un choc cardiogénique. Ce biomarqueur révèle des perturbations de la voie de signalisation de l’angiotensine II et de l’enképhaline conduisant à un dysfonctionnement organique aigu à court terme. La société mettra le test initialement à la disposition de la communauté des soins intensifs pour une évaluation plus approfondie de l’utilité clinique dans cet environnement de soins critiques. Le test est conçu et validé pour une utilisation sur sang total avec la plateforme POC Nexus IB10 entièrement automatisée de Sphingotec, conçue pour des tests rapides en laboratoire, dans les services d’urgence et les unités de soins intensifs. Un menu de tests de soins critiques standards est également disponible sur l’instrument Nexus IB10.
Le DPP3 est au cœur d’un nouveau mécanisme pathologique, présenté par le Pr Alexandre Mebazaa (Hôpital Lariboisière, Paris) au Congrès de l’ESC 2019 à Paris. Les résultats d’études cliniques indépendantes démontrent que les résultats chez les patients présentant un choc cardiogénique sont associés à des concentrations sanguines de DPP3. Les scientifiques ont émis l’hypothèse que la DPP3 serait libérée des cellules dans le sang à la mort cellulaire et dégraderait les médiateurs centraux de la fonction cardiovasculaire, de l’angiotensine II, ainsi que de l’enképhaline, médiateur de la fonction rénale.
Dans les échantillons de sang de patients en choc cardiogénique inclus dans 2 études (n = 57 et 174), des concentrations plasmatiques de DPP3 maintenues élevées ou en augmentation étaient associées à une fraction réduite de l’éjection ventriculaire gauche, une altération de la fonction rénale et à un risque de mortalité nettement accru, alors que les niveaux décroissants de DPP3 étaient associés à un taux de survie plus élevé. Le rôle causal de la DPP3 a été confirmé par des études dans des modèles précliniques : l’injection de DPP3 altérait la fonction cardiaque et rénale. Tous ces effets ont été immédiatement annulés in vivo après l’administration du procizumab, anticorps anti-DPP3 au stade préclinique, dans un modèle d’insuffisance cardiaque aiguë sévère. Procizumab est développé par la société biopharmaceutique 4TEEN4 Pharmaceuticals GmbH («4TEEN4», anciennement Sphingotec Therapeutics) qui a récemment octroyé des licences pour DPP3 à Sphingotec à des fins de diagnostic.
Le Dr Andreas Bergmann, PDG et fondateur de sphingotec, a commenté: « nous invitons la communauté des soins critiques à collaborer avec nous à l’évaluation plus poussée de ce biomarqueur prometteur avec notre test POC DPP3 entièrement automatisé, en laboratoire et auprès du patients. »

4TEEN4 Pharmaceuticals GmbH
SphingoTec GmbH


PROFESSION

Traitement et recherche contre le cancer :
une technologie unique arrive à Brest

Début septembre, le CHRU de Brest et l’Université de Bretagne Occidentale ont acquis le cytomètre de masse imageur de Fluidigm : l’Hypérion® pour environ 1M€.
Premier CHU français à posséder un tel appareil, le CHRU de Brest et l’UBO disposent désormais d’une force de frappe pionnière contre le cancer. Cet équipement de pointe est capable de mieux caractériser les cellules cancéreuses en identifiant celles initiatrices de tumeurs et de métastases, aussi bien dans le sang qu’au sein des tissus, et en répondant à des questions fondamentales sur la résistance aux traitements anticancéreux.
Jusqu’à récemment, aucune technologie n’était en mesure d’étudier, à grande échelle et à une résolution unicellulaire, les modifications des voies impliquées dans la survie d’un clone tumoral. Hypérion® est un cytomètre de masse imageur, à haut débit et multiparamétrique, qui permet de mesurer simultanément l’expression de plus de 40 biomarqueurs différents dans une seule biopsie, alors que les praticiens sont aujourd’hui limités à deux ou trois.
Les chercheurs pourront être en mesure de comprendre pourquoi un traitement est efficace sur un patient et inefficace chez un autre. Grâce à ses capacités d’analyse dans le sang, il est également possible d’identifier les cellules à l’origine de tumeurs et de métastases, de prédire plus facilement les réponses aux traitements, mais aussi d’identifier très précocement des marqueurs de rechute ou les bases de résistance à un traitement anticancéreux, et ce à l’échelle de la cellule.
Cet équipement pourra aussi permettre de découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques et d’accompagner le médecin dans le choix de son traitement. Hypérion® permettra ainsi au CHRU de Brest de proposer une médecine de précision et personnalisée, d’offrir aux praticiens des capacités thérapeutiques uniques ainsi que de développer de nouveaux essais cliniques collaboratifs en France, en Europe et à l’international.
Forte de l’expertise et de la notoriété de leurs chercheurs, l’UBO et l’INSERM contribueront au développement de cette technologie pour les applications cliniques et la compréhension fondamentale des stratégies anti-cancer, notamment par l’immunothérapie personnalisée.
« Cet outil sera également applicable à de nombreuses autres maladies, il s’agit d’un dispositif extrêmement novateur offrant des possibilités uniques. Nous nous donnons deux ans de développement avant d’envisager des applications directes pour le patient » précise le Professeur Jacques-Olivier Pers, PU-PH, directeur du laboratoire LBAI (INSERM-UBO). « Ce nouvel équipement va permettre de développer à Brest une médecine de précision offrant des capacités thérapeutiques uniques ».

CHRU de Brest
Fluidigm


Cardiologie, imagerie et numérique :
les 3 nouveaux livrets innovations du Snitem

Le Snitem republie trois livrets innovation de la collection « progrès & dispositifs médicaux », pour accompagner les progrès réalisés dans ces secteurs et initier un format intégrant illustrations pédagogiques et témoignages patient. Les innovations dans le domaine des dispositifs médicaux (DM) suivent un rythme soutenu. Afin d’établir le panorama de cette dynamique, le Snitem a édité depuis 2014 plus de 20 livrets par thématiques*.

Innovation en imagerie, de grandes perspectives

Prévention, dépistage, diagnostic, thérapeutique et suivi : l’imagerie médicale est aujourd’hui incontournable dans le parcours de santé du patient, à toutes les étapes. La téléradiologie et l’intelligence artificielle font parties des évolutions marquantes du secteur : le radiologue n’est plus cantonner au diagnostic mais intervient dans la thérapeutique.

Innovation en cardiologie, toujours plus audacieuse

La cardiologie interventionnelle a révolutionné la prise en charge médicale grâce à des actes moins invasifs et de précision. Un virage bénéfique pour le patient qui repose sur les progrès portés sur les DM de plus en plus perfectionnés. La France est pionnière en innovations : invention des valves bioprothétiques, des stents coronaires auto-expansifs, du cœur artificiel bio prothétique…
« Les dispositifs connectés et les outils de télésurveillance – notamment de l’insuffisance cardiaque – permettent aujourd’hui un meilleur suivi des patients et l’anticipation d’éventuelles complications. Autant de pistes qui donnent de l’espoir pour l’avenir », souligne le Pr Martine Gilard, présidente de la SFC.
Ce livret expose les progrès médicaux portés sur des DM plus miniaturisés et plus performants : ballonnet d’angioplastie coronaire, stents, valves…

Innovation en numérique en santé, de la révolution à l’action

Le numérique en santé est devenu une réalité : d’une véritable révolution enclenchée il y a plusieurs années, cette technologie est désormais entrée dans une phase d’évolution. L’enjeu repose maintenant sur son intégration dans les usages et les pratiques.
Les deux prochaines étapes attendues sont la génération d’identifiants numériques nationaux de santé et la mise en place de services socles via trois grandes plateformes techniques : une à destination des citoyens, une autre pour les professionnels, et le Health Data Hub. « Les industriels doivent s’engager afin de pouvoir continuer à mettre au point, en toute autonomie, des applications numériques et des dispositifs médicaux conformes à une doctrine nationale commune », souligne Dominique Pon, DG de la Clinique Pasteur à Toulouse et copilote du chantier numérique de la stratégie «Ma santé 2022».
Dans ce livret, sont décryptées les grandes étapes qui ont permis de construire le numérique en santé, puis le passage de la théorie à la pratique, depuis la data jusqu’à l’IA qui suscite à ce jour le plus d’espoirs mais aussi d’interrogations.

*Syndicat National de l’Industrie des Technologies Médicales, Snitem


SCIENCES

Maladies rares : plus de 300 millions de patients dans le monde

Estimer la prévalence des maladies rares s’était avéré difficile, faute de données. Créée et coordonnée par l’Inserm, la base de connaissances Orphanet, qui contient le plus grand nombre de données épidémiologiques sur ces pathologies provenant des publications scientifiques, a permis d’obtenir une estimation au niveau mondial. Sous la coordination d’Ana Rath (US14 – Inserm), ces données ont montré que plus de 300 millions de personnes vivent aujourd’hui avec une maladie rare dans le monde. L’étude est la première à analyser de manière aussi précise les chiffres disponibles sur les maladies rares.
Selon la définition européenne, une maladie rare ne touche pas plus de 5 personnes sur 10 000. Peu étudiées par la communauté scientifique, mal prises en charges par les personnels de santé, bénéficiant rarement de traitements adaptés, les milliers de maladies rares qui ont été identifiées au fil des années sont source de grandes souffrances pour de nombreux patients et leurs familles, partout dans le monde. De tels chiffres seraient pourtant nécessaires pour définir les priorités en matière de politiques de santé et de recherche. Si chaque maladie est rare, les malades, eux, ne le sont pas. Dans leur étude, l’équipe d’Ana Rath a étudié les données disponibles sur la prévalence ponctuelle de 3 585 maladies rares, en écartant les cancers rares et les pathologies rares causées par des infections ou des empoisonnements. Résultat : à tout moment, 3,5 à 5,9 % de la population mondiale souffre de ces pathologies. Soit environ 300 millions de personnes, ou 4 % de la population mondiale.
La mise en place de véritables politiques de santé publique à l’échelle mondiale et au niveau des pays serait donc justifiée, d’après les auteurs. Cette politique est une réalité en France, où le 3e Plan National Maladies Rares a débuté il y a un an.
D’autres constats ont pu être établis : sur les plus de 6000 maladies définies dans Orphanet, 72 % d’entre elles sont d’origine génétique, et 70 % débutent dès l’enfance. Par ailleurs, parmi les pathologies analysées dans l’étude, 149 sont responsables à elles seules de 80 % des cas de maladies rares répertoriées dans le monde.
Les recherches devraient désormais s’orienter sur la collecte et l’analyse des données disponibles sur les maladies rares qui avaient été exclues de cette étude. Cancers et autres pathologies rares causées par des agents infectieux, ou encore associées à des facteurs environnementaux, feront ainsi l’objet de nouvelles analyses. Avec toujours la même priorité pour les chercheurs : étendre le champ de la connaissance sur les maladies rares pour mieux prendre en charge les patients, et s’assurer que plus personne ne soit laissé pour compte.

NGUENGANG SW et al., Estimating cumulative point prevalence of rare diseases: analysis of the Orphanet database, European Journal of Genetics, 2009


Le potentiel du séquençage du génome entier
pour le traitement personnalisé du cancer

Le séquençage de génome complet (SGC) de cellules tumorales pourrait aider à prédire le pronostic du cancer d’un patient et offrir des indices permettant d’identifier le traitement le plus efficace, selon une récente étude internationale.
Pour dessiner l’utilité du SGC dans un contexte clinique, des chercheurs de Cambridge ont fait équipe avec des collègues suédois porteurs du projet SCAN-B, qui recrute toutes les femmes chez qui on a diagnostiqué un cancer du sein dans le sud de la Suède depuis 2010, soit un très grand nombre de données sur les résultats cliniques.
Les travaux se sont focalisés sur les cancers du sein triple négatif, qui représentent environ 9 % des cancers du sein et sont associés à de moins bons résultats. Ils sont également plus fréquents chez les femmes d’ascendance africaine et asiatique.
« Avoir une carte complète du génome du cancer pour chaque patient nous aide à comprendre ce qui a causé la tumeur de chaque patiente et à la traiter plus efficacement. »
Grâce à un algorithme d’apprentissage automatique appelé HRDetect, qu’ils avaient précédemment développé pour identifier les tumeurs portant des signatures causées par des mutations des gènes BRCA1 ou BRCA2, l’équipe a classé chaque patiente selon leur score élevé, intermédiaire ou faible.
Les patientes au score élevé étaient celles qui présentaient les meilleurs résultats avec les traitements actuels contre le cancer du sein triple négatif – elles sont également les plus susceptibles de réagir aux inhibiteurs de la PARP.
Étonnamment, les résultats intermédiaires ont été les plus médiocres. Les traitements actuels du cancer du sein triple négatif avaient une efficacité limitée, ce qui suggère que de nouvelles approches seraient nécessaires pour lutter contre ces cancers. Cependant, les modifications génétiques et les signatures révélées par le biais du SGC ont donné des indices sur les mécanismes à l’origine de ces tumeurs, qui pourraient à leur tour contribuer à éclairer le développement de nouveaux médicaments.
Enfin, les patientes aux faibles scores ont également des résultats médiocres, mais tout de même meilleurs que celles du groupe intermédiaire. Cependant, le profil SGC de certaines de ces tumeurs suggérait des anomalies biologiques potentiellement ciblées par des médicaments existants ou en cours d’essais cliniques, tels que les inhibiteurs de point de contrôle ou les inhibiteurs de l’AKT.
« En utilisant le séquençage complet du génome, nous pouvons vraiment distinguer les tumeurs qui répondent ou non aux médicaments actuels chez les patientes atteintes du cancer du sein triple négatif, un type de cancer du sein que nous avons encore du mal à traiter, » explique le Dr Johan Staaf, premier auteur, du département des sciences cliniques de l’Université de Lund, en Suède.
« Mais surtout, cette approche nous donne également des indices sur certains des mécanismes qui ne fonctionnent pas dans les tumeurs à évolution médiocre, et donc sur la manière dont nous pourrions traiter ces tumeurs différemment ou sur la manière dont nous pourrions développer de nouveaux médicaments. »

STAAF J et al., Whole-genome-sequencing of triple negative breast cancers in a population-based clinical study, Nature Medicine, 2019


MANIFESTATIONS 2019

• 52e Congrès annuel de la Société Française d’Immunologie (SFI), Nantes – 12-14 novembre 2019
• MEDICA 2019 – Düsseldorf, Allemagne – 18-21 novembre 2019
• JIB 2019 – Palais des Congrès – Porte Maillot – Paris 21-22 novembre 2019
• Colloque de Biologie médicale (FNSPBHU et SJBM) – PARIS – 29 novembre 2019
• Journée du Groupe Français d’Etudes Moléculaires des Hépatites (GEMHEP) – PARIS – 6 décembre 2019
• Journées de Biologie Praticienne (JBP) – Paris, Maison de la Chimie – 6-7 décembre 2019 à Paris
• RICAI – 15-17 décembre 2019